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Algérie - Nouvelle feuille de route pour la filière oléagineuse: Le pari ambitieux du colza



Algérie - Nouvelle feuille de route pour la filière oléagineuse: Le pari ambitieux du colza


Le coup de starter officiel de la première étape de cette nouvelle feuille de route agricole a été donné le 17 novembre dernier, à partir de la ferme pilote «Boulachfar Hocine», de la commune du Khroub, 30 km au nord de Constantine.

L’Algérie vient d’acter sa première saison de culture du colza. Une stratégie visant la réduction de la facture des importations des huiles et fourragères.

Le coup de starter officiel de la première étape de cette nouvelle feuille de route agricole a été donné le 17 novembre dernier, à partir de la ferme pilote «Boulachfar Hocine», de la commune du Khroub, 30 km au nord de Constantine.

L’introduction de la culture de cette plante oléagineuse dans la nouvelle feuille de route du secteur de l’agriculture «n’est ni fortuite ni un simple effet d’annonce», selon les responsables du secteur. Les motivations résident dans l’impact sur la balance commerciale.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix des huiles végétales ont augmenté de 5,8% rien que pour le mois de janvier. Le marché mondial des produits alimentaires de base a subi les affres de la pandémie du coronavirus.

Rupture des stocks et hausse de la demande sont autant de fluctuations susceptibles de sceller davantage une dépendance alimentaire de bon nombre de pays, dont l’Algérie. La crise sanitaire a inversé l’échelle des priorités, d’où l’investissement dans les cultures stratégiques ou industrielles. Dont celle du colza.

- Une plante à multiples usages

Le colza est une plante annuelle de la famille des Brassicacées, reconnaissable à ses fleurs jaunes fluo, qui donne des petites graines noires riches en lipides. Pour la saison 2020/2021, l’Algérie table sur la culture de 3.000 hectares, répartis sur dix wilayas à l’est du pays, à l’ouest et même au sud.

«Le colza est une plante issue d’un croisement spontané entre un chou et une navette. Depuis, cette plante hybride est en forte expansion, surtout la mise en évidence de ses usages industriels, dans l’alimentation humaine (margarine, huile), tandis que pour l’alimentation animale, c’est la fourniture du tourteau (sous-produit de l’extraction d’huile), utilisé en engrais vert pour limiter le lessivage d’azote et finalement comme bio carburant très écologique», détaille la biologiste Hadjer Bendana, dont le diplôme de Magister a porté sur les paramètres physiologiques, morpho-agronomiques et biochimiques de la culture du colza.

- Une consommation en hausse

La culture de cette plante, «destinée à répondre aux besoins en huiles de la population et à diversifier les cultures pour un meilleur équilibre des assolements», est simple et peu coûteuse, soutiennent les experts. Aussi, pour la qualité de son huile qui contient «des oméga 3 et 6, acides gras essentiels pour l’être humain et que l’organisme ne peut pas produire», selon les nutritionnistes.

Pour les quatre années à venir, l’Algérie projette de cultiver 500.000 ha. Mieux, elle dispose de 2,5 millions d’hectares susceptibles d’être consacrés à cette orientation agricole, selon les indications de l’Institut technologique des grandes cultures (ITGC).

Et de préciser: «La première phase de ce programme sera réservée à la multiplication des semences sur 1.000 ha en prévision des prochaines saisons».

De par le monde, la production du colza a enregistré un bond significatif ces dernières années. Elle est évaluée à 70 millions de tonnes en 2019. Son huile occupe la 2e place en termes de production, la 3e concernant la consommation mondiale. C’est indéniable, ses apports nutritionnels, écologiques et économiques y sont pour beaucoup.

Pour l’Algérie, l’enjeu n’est pas négligeable. L’Algérien consomme 12 kg d’huile par an. Ce qui représente 61% de l’ensemble de la facture des importations des huiles et tourteaux. Cette dernière revient annuellement à 1,3 milliard de dollars. Les oléagineux et dérivés constituent le 3e poste des importations agricoles et alimentaires, derrière les céréales et les produits laitiers.




Photo: D. R. - Pour la saison 2020/2021, l’Algérie table sur la culture de 3.000 hectares de colza

Naïma Djekhar


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