Algérie

Algérie - Nouveaux projets d'infrastructures: Protection de l'environnement "négligée"



Algérie - Nouveaux projets d'infrastructures: Protection de l'environnement
Dans les milieux initiés, on déplore le fait que tous les projets d’infrastructures et d’équipements n’aient pas pris en considération la protection de l’environnement.

Rym Nasri - Alger (Le Soir)

«Deux millions de logements ont été réalisés sans penser à les doter de chauffages solaires. De même pour un projet aussi titanesque que l’autoroute Est-Ouest où aucun panneau photovoltaïque n’a été implanté», a affirmé le professeur Chams-Eddine Chitour, enseignant à l’Ecole nationale polytechnique.

Intervenant lors d’une conférence sur l’employabilité et entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes dans l’économie verte en Algérie, tenue hier à Alger, le Pr Chitour a dénoncé le non-respect de l’environnement.

Il a ainsi évoqué le cas de l’automobile où, précise-t-il, les voitures vendues en Algérie émettent 150g de CO2/km.

«C’est un type de véhicule pourtant interdit en Europe. Il consomme ainsi 20% d’énergie de plus».

Quant au traitement des déchets, il indique, à titre d’exemple, que l’Algérie jette entre 30 et 50 millions de bouteilles en plastique pour l’emballage de l’eau minérale.

«Des emballages qui, pourtant, peuvent être recyclés permettant ainsi de créer un gisement d’emplois», a-t-il ajouté.

S’agissant des énergies fossiles, l’universitaire affirme que leur exploitation «fragilise» le sol et pollue l’environnement.

«Les forages pour l’exploitation des énergies fossiles exigent de l’eau douce et des centaines de produits chimiques pour la majorité, cancérigène. L’Algérie vit déjà un stress hydrique, à moins que les exploitants étrangers ramènent avec eux l’eau douce nécessaire.»

Le Pr Chitour a ainsi appelé à «découpler» la croissance et la consommation en énergie et d’aller vers une consommation qui permet de sauvegarder la planète.

«L’avenir c’est l’énergie renouvelable, notamment l’énergie solaire », dit-il.

Il a également plaidé pour la mise en place d’une stratégie globale et un modèle énergétique adéquat.

«Cette affaire ne concerne pas uniquement le ministère de l’Energie mais tous les autres départements», dit-il encore.

Pour sa part, la directrice du programme Développement économique durable en Algérie (Deved) de GIZ, Mme Marita Riedel, a indiqué que cette rencontre vise à sensibiliser notamment les jeunes porteurs de projets dans l’économie verte.

Elle rappelle par ailleurs, que son programme se concentre sur l’entreprenariat des jeunes et des femmes, notamment dans les «secteurs d’avenir».

Autre axe du Deved: la promotion du développement économique durable qui, précise-t-elle, «inclut la responsabilité sociétale et écologique et de sa protection environnementale».

Rym Nasri


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