Le peuple algérien a été au rendez-vous aujourd’hui également, neuvième vendredi de la protestation. Comme pour les autres wilayas du pays, Alger a connu des manifestations monstres, et ce, malgré le quadrillage de la capitale par la police et la gendarmerie.
Depuis la veille, plusieurs axes routiers ont été filtrés par les services de sécurité entravant sérieusement la fluidité de la circulation. La situation a été encore plus compliquée ce matin. Plusieurs citoyens venus des wilayas limitrophes ont rebroussés chemin. D’autres, voulant à tous prix rejoindre le centre d’Alger sont restées pendant plusieurs quarts-heure au niveau des barrages de Dar El Beida, Lakhdaria ou Baba Ali, pour ne citer que ceux-là.
Néanmoins, cela n’a pas ébranlé la détermination des algériens sortis en masse pour réclamer, une nouvelle fois le départ du «système». En effet, les algériens ont scandé aujourd’hui encore leurs slogans habituels contre le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah en lui demandant de «partir».
Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaid Salah, a également été ciblé par des slogans.
«Sorry, sorry Gaid Salah. Ce peuple n’est pas dupe. Il dit il faut qu’ils partent tous», ont clamé beaucoup de manifestants.
Ces derniers, comme à leurs habitudes, ont réclamés d’une manière générale le départ des symboles du système (Bensalah, Bedoui, Ouyahia, Sidi Said, Bouchareb), comme ils ont rejetés l’élection présidentielle du 4 juillet prochain.
En somme, en ce neuvième vendredi de contestation, la mobilisation n’a pas faibli. Pour ce qui est de sa gestion sécuritaire, les policiers anti-émeute ont décidés, cette fois-ci, de fermer le tunnel des facultés. Une «réaction» par rapport à ce qui s’est passé la semaine passée.
La présence d’une brigade de la police scientifique a alimentée par ailleurs une rumeur sur une éventuelle alerte à la bombe. L’entrée du boulevard V, côté place Maurice Audin, a été ouverte, mais la police a fermé le passage quelques dizaines de mètres plus haut.
Un service d’ordre a été mis en place par les habitants des quartiers limitrophes. Vêtus de gilets orange sur lesquels était portés l’inscription «pacifique», ceux-là se sont mis entre les manifestants et les policiers, pour tenter d’éviter une éventuelle confrontation.
A noter, par ailleurs, que des militants de la cause amazighe ont relevés dans la matinée que des policiers avaient tenté d’arracher le drapeau amazigh à des manifestants. Mais cela reste apparemment marginal puisque le drapeau était présent un peu partout à Alger.
Dans l’ensemble, les choses se sont déroulées, jusqu’à vers 17h du moins, dans le calme en ce neuvième vendredi des manifestations.
Abdelghani Aïchoun
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Posté Le : 20/04/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Abdelghani Aïchoun
Source : elwatan.com du vendredi 19 avril 2019