Algérie

Algérie - Mystère des enfants handicapés des anciens internationaux: Boutadjine prend en charge l'affaire



Algérie - Mystère des enfants handicapés des anciens internationaux: Boutadjine prend en charge l'affaire
Bon nombre d’anciens internationaux algériens des années 1980, ont donné naissance à des enfants handicapés, pointant du doigt le staff médical russe de l’époque de leur avoir administré des médicaments (vitamines) douteux qui seraient, selon eux, à l’origine du drame de leur progéniture.

Il s’agit notamment de Djamel Menad, Mohamed Chaïb, Abdelkader Tlemçani et Mohamed Kaci-Saïd qui se sont manifestés publiquement pour faire part de la souffrance qu’ils endurent depuis des décennies.

Une affaire largement médiatisée au niveau local et international. Plusieurs médias étrangers ont, en effet, évoqué l’affaire, allant jusqu’à remettre en cause les performances des Verts de l’époque.

Mais là n’est pas notre sujet. La nouveauté est que les anciens internationaux ont décidé d’enclencher une action judiciaire. Ils ont saisi un avocat pour faire toute la lumière sur ce dossier.

L’avocat concerné n’est autre que Mourad Boutadjine, ancien journaliste (sportif) de l’ENTV converti en avocat. Celui-ci a rencontré dernièrement Kaci Saïd et Chaïb (en l’absence de Menad retenu par un contretemps) qui lui ont confié le dossier.

Joint par la rédaction sportive d’El Watan, Boutadjine nous confirme l’information d’autant plus que les joueurs concernés sont dans leur droit le plus absolu de réclamer la vérité.

L’ex-député FLN nous dira : «J’ai rencontré Chaïb et Kaci Saïd pour discuter de cette affaire. Menad n’était pas présent pour un empêchement. J’ai discuté avec Tlemçani au téléphone. Les deux premiers m’ont donné leur dossier respectif. Menad, lui, devra le faire en début de semaine.

Après avoir observé le silence pendant de longues années, ils ont décidé de briser le tabou. Ils ont franchi un pas en médiatisant l’affaire. Maintenant, ils veulent éplucher l’affaire pour comprendre les raisons de leur malheur.

En tant qu’avocat, je n’ai pas le droit d’accuser quiconque sans preuve. C’est pourquoi nous allons procéder en deux étapes. La première étape est d’ordre médical, la seconde est juridique. Nous avons d’abord envoyé une correspondance au ministre de la Santé pour une autorisation de soumettre les enfants handicapés à des tests de pharmacovigilance qui se font uniquement à l’hôpital Maillot (Bab El-Oued)».

Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), la Fédération algérienne de football (FAF) et le Comité olympique (COA) seront, eux aussi, destinataires de ladite correspondance au plus tard lundi (demain) pour les en informer.

Selon Boutadjine, «les anciens internationaux en question sont d’accord pour soumettre leur progéniture à ces tests de pharmacovigilance. Mais surtout, ils sont déterminés à lever le voile sur cette affaire qui les fait souffrir. Ils veulent la vérité et rien que la vérité. La réparation financière qui pourrait en découler ne les intéresse pas vraiment, même si cela relève de leur droit légitime».

Le témoignage du Dr Hanifi

Et de renchérir : «L’étape judiciaire est tributaire des résultats des tests médicaux. Nous passerons à l’action si le handicap est lié à cette histoire de produits dopants. Le tribunal sportif algérien sera saisi en premier lieu. Et s’il faut aller au pénal, nous le ferons.

Le témoignage du Dr Hanifi nous sera utile dans la mesure où il était membre du staff médical de l’équipe nationale de l’équipe et responsable du Centre de la médecine sportive.» Ses dernières révélations (lire El Watan-Week-end du 9 décembre dernier) sont troublantes et font nourrir davantage le doute sur la nature des médicaments donnés par le biochimiste russe aux joueurs algériens, durant la période 1981 et 1989.

Docteur Hanifi avait jeté un véritable pavé dans la mare en indiquant que le médecin (biochimiste) russe ne l’a jamais laissé accéder aux dossiers médicaux des joueurs.

«Je n’ai plus eu accès aux dossiers médicaux. Je pensais qu’ils faisaient des tests d’évaluation qu’ils ne voulaient pas divulguer. J’ai envoyé un rapport au directeur général du Centre national de médecine du sport et au ministère. On m’a répondu qu’il fallait laisser Rogov travailler avec son médecin. Alors, j’ai démissionné. Le lien (avec les produits dopants) n’est pas évident mais il est possible», dixit le docteur Hanifi.

Rappelons que le biochimiste russe, Aleksander Tabarchouk, principal accusé dans cette affaire, a apporté un démenti catégorique estimant n’avoir jamais donné des produits dopants aux joueurs.

«C’était juste des vitamines», se défend-t-il?

Kamel Yamine


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