«L’APN est devenue un outil docile entre les mains du pouvoir et cela pousse les Algériens à ne pas voter, pour éviter de participer dans l’établissement d’institutions qui cautionnent les orientations du système».
Le député du FFS, Mostefa Bouchachi, a démissionné de l’Assemblée Populaire nationale (APN). Dans sa lettre de démission, adressée au président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, Bouchachi a énuméré les principales raisons qui l’ont incité à renoncer à son mandat de député.
Il a expliqué que, lors de sa participation aux législatives de 2012 sur la liste du FFS, il croyait en la possibilité d’assurer un débat au sein de l’Assemblée même si son parti ne pourra pas faire passer ses propositions.
« J’ai été choqué par le mode de fonctionnement de cette institution qui légifère au nom du peuple», a-t-il révélé.
Bouchachi a dénoncé la mainmise des membres de l’exécutif qui, en plus de proposer les projets de loi, ils assistent aux débats au sein des commissions. Ce qui constitue une «violation au règlement intérieur de l’APN», a noté le démissionnaire.
L’autre grief retenu par Bouchachi a trait aux blocages au niveau du bureau de l’APN. Cette instance, selon lui, a bloqué 10 projets de lois proposés par les députés.
Figure aussi dans sa liste de récriminations, le cas des membres du gouvernement qui «ignorent» les questions des députés. Cette pratique, dit-il, constitue «une violation» des règles de la Constitution qui obligent les ministres à répondre aux question des élus du Parlement.
«L’APN, un outil docile»
Bouchachi a dénoncé en outre «le refus injustifié» par l’APN de constituer, sur demande de plusieurs partis, des commissions d’enquête sur la corruption et les événements de Ghardaïa. La Chambre basse du Parlement algérien n’assume pas sa fonction de contrôle sur les dépenses de l’Etat, a souligné l’ancien président de Laddh.
Et ce n’est pas tout.
«Au lieu de présenter la déclaration de politique générale, comme stipulé dans l’article 88 de la Constitution , le premier ministre s’est mis à sillonner les wilayas et à distribuer de l’argent sans aucun fondement réglementaire», a écrit Bouchachi.
Selon lui, «L’APN est devenue un outil docile entre les mains du pouvoir et cela pousse les Algériens à ne pas voter, pour éviter de participer dans l’établissement d’institutions qui cautionnent les orientations du système».
«J’ai démissionné (…) par respect aux Algériens qui m’ont investi de leur confiance et par fidélité aux martyrs qui se sont sacrifié pour l’établissement d’un Etat national démocratique et juste», a conclu Mostefa Bouchachi.
Farouk Djouadi
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Posté Le : 19/03/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Farouk Djouadi
Source : El Watan.com du mercredi 19 mars 2014