Algérie

Algérie - Mostefa Bouchachi au forum de RAJ: «Nous rejetons le choix de la violence»



Algérie - Mostefa Bouchachi au forum de RAJ: «Nous rejetons le choix de la violence»


Dans le sillage de la célébration du 28e anniversaire de sa création, l'association RAJ a relancé son forum de débats, après une année de suspension à cause de la crise sanitaire. Pour la première édition de cette reprise, l'association a invité à son siège à Alger-Centre l'avocat et défenseur des droits de l'Homme, Mostefa Bouchachi.


Karim Aimeur - Alger (Le Soir) -


La conférence a porté sur le mouvement populaire et ses perspectives dans une conjoncture marquée par le retour en force des manifestations de rue et la convocation des élections législatives pour le 12 juin prochain.

Dans son intervention, Me Bouchachi a affirmé que le système politique avait l'occasion d'accompagner les millions d'Algériens qui sont sortis dans la rue depuis le 22 février 2019 vers la construction d'une Algérie démocratique mais il a choisi d'imposer son maintien à travers des élections boycottées par la majorité.

Il a ajouté que le système aurait pu rattraper le déficit en légitimité en adoptant des mesures concrètes d'apaisement durant la crise sanitaire qui avait poussé le Hirak au confinement. Au lieu de cela, l'orateur a regretté le fait que durant cette période, le système ait accentué la répression avec des dizaines d'arrestations dans plusieurs wilayas du pays.

Soutenant que le système n'a aucune volonté d'écouter les Algériens ou de bâtir un État démocratique, l'orateur a expliqué que dans toute transition d'une dictature à une démocratie, il y a trois choix.

Le premier est la confrontation qui mène à la violence.

«Nous rejetons ce choix qui va casser la révolution et donner la légitimité au pouvoir», a-t-il insisté.

Le deuxième choix est l'adhésion à la feuille de route du système en participant aux élections avec l'espoir d'apporter le changement de l'intérieur.

Un choix que le conférencier rejette également en expliquant que l'expérience a montré l'inefficacité d'une telle démarche.

Le troisième choix est, selon lui, la poursuite du Hirak pacifique. Pour lui, les marches populaires sont une nouvelle forme de militantisme «face à un régime qui n'a aucun plan ni objectif à part son maintien».

Estimant que le mouvement populaire est à une phase décisive, Me Bouchachi a appelé à évacuer les questions d'ambitions personnelles, de division, d'idéologies et de dénigrement.

Pour lui, le débat sur les idées aura lieu dans le cadre d'un système démocratique qui permet au peuple de trancher entre les programmes politiques. Le conférencier a plaidé pour un dialogue qui est, a-t-il expliqué, un moyen de parvenir au consensus. Ce dialogue doit être précédé par des signes de bonne volonté du système d'apporter le changement, comme la libération des détenus, l'arrêt des poursuites contre les militants et activistes, l'ouverture des champs politique et audiovisuel, a-t-il dit, avant de relever une contradiction entre le discours du pouvoir et ses pratiques.

Me Bouchachi a appelé, en outre, à l'élaboration d'une feuille de route pour la révolution, en interpellant l'élite.



Photo: L'avocat et défenseur des droits de l'Homme, Mostefa Bouchachi.

K. A.


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