Algérie

Algérie - Mohand Ouamar Benlhadj, SG de l’ONM: «Il faut revenir aux valeurs de Novembre»



Algérie - Mohand Ouamar Benlhadj, SG de l’ONM: «Il faut revenir aux valeurs de Novembre»


Le secrétaire général par intérim de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Mohand Ouamar Benlhadj, estime que l’Algérie rêvée par les martyrs et les combattants qui l’ont libérée du colonialisme français ne s’est pas réalisée, incombant cela au manque de patriotisme et à la disparition des valeurs de Novembre au lendemain de l’indépendance.

«Les combattants de l’époque pensaient que 60 ans après l’indépendance, l’Algérie serait meilleure que ce qu’elle est aujourd’hui. Nous n’avions pas imaginé qu’après 60 ans d’indépendance, notre pays ne serait pas un pays développé, notamment sur le plan économique», a souligné le SG de l’ONM, contacté hier par nos soins.

Catégorique, il affirme que «notre pays aurait certainement pu être dans une meilleure condition que celle d’aujourd’hui si nous avions préservé l’esprit patriotique de l’époque».

Pour lui, plusieurs facteurs expliquent cet état de fait, mais le plus important, a-t-il expliqué, est l’absence du patriotisme qui s’est évaporé quelque temps après le 5 juillet 1962.

Appelant à retourner aux valeurs du 1er Novembre, notre interlocuteur regrette qu’aujourd’hui, «personne ne soit dans la voie du 1er Novembre, aussi bien les dirigeants que les autres».

«L’Algérie n’a pas réalisé l’objectif des martyrs à cause de l’absence du patriotisme qui s’est évaporé quelque temps après l’indépendance. L’esprit de jouissance a remplacé l’esprit du sacrifice. L’individualisme l’a emporté et les gens aiment vivre sans efforts alors qu’avant l’indépendance, on partageait tout dans la misère. Maintenant, ce n’est plus le cas. Qui demande aujourd’hui de retourner aux valeurs de Novembre?» a-t-il lancé, soutenant que cette époque est révolue, malheureusement.

Rappelant que l’espoir des martyrs était de libérer les Algériens, d’établir la justice sociale qui était absente avec le colonisateur et de rétablir l’équité dans la distribution des richesses, le SG de l’ONM affirme que ces objectifs ne sont pas également réalisés.

Interrogé sur le nombre des moudjahidine qui sont encore en vie, Mohand Ouamar Benlhadj affirme qu’il ne détient aucun chiffre, notant que des milliers ont disparu ces dernières années. Il argue que le tiers des membres du conseil national de son organisation ne sont plus de ce monde. Et d’appeler à une prise en charge convenable des moudjahidine encore en vie, notamment en ce qui concerne l’assistance médicale, qui est actuellement, selon lui, «insuffisante et en deçà de ce qui est prévu par la loi».

À propos des attaques contre les figures de la Révolution et des symboles de la Nation, notre interlocuteur appelle à ne pas confondre entre critique et insulte.

«La critique et l’insulte sont deux choses différentes. L’insulte nécessite réparation et il appartient aux juges de la fixer», a-t-il dit, insistant sur le fait que les moudjahidine vivants sont également des symboles de la Révolution.

«On nous jette la pierre chaque jour et, parfois, ce sont des responsables politiques qui le font sans être inquiétés», a-t-il précisé.


Karim Aimeur


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