Algérie

Algérie - Mohamed Lacete. Sélectionneur national des U17: «Nous avons dû faire un virage à 180 degrés»



Algérie - Mohamed Lacete. Sélectionneur national des U17: «Nous avons dû faire un virage à 180 degrés»


Pari réussi pour la sélection national des U17, qui a validé, dimanche dernier, son ticket pour la phase finale de la CAN-U17, prévue du 13 au 31 mars 2021 au Maroc, après son nul face à la Tunisie (1-1). Le sélectionneur national, Mohamed Lacète, revient dans cet entretien, accordé à El Watan, sur la qualification de ses poulains.

– Depuis votre installation à la tête des U17 en 2019, votre objectif était de qualifier l’équipe à la phase finale de la CAN. Ce que vous avez réussi à réaliser au terme du tournoi qui s’est déroulé à Alger. On présume qu’aujourd’hui vous êtes ravi…

C’était une expérience différente par rapport à ce que j’ai connu au niveau des clubs. A l’approche de cette compétition, on sentait vraiment la pression monter. Je ne sais pas si cela est dû au coronavirus et au manque de compétition ou bien au fait que cela fait longtemps que l’Algérie ne s’est pas qualifiée à une phase finale de la CAN dans cette catégorie.

Mais dès le départ, notre objectif était la qualification. Les moyens mis à notre disposition et l’avantage que la compétition se déroule en Algérie ont été des atouts déterminants, qui nous ont permis de réussir notre pari.

– Comment s’est opéré le choix de votre effectif?

Les gens doivent savoir que l’équipe de Tunisie qui s’est présentée à Alger avait deux ans de préparation. Les joueurs tunisiens travaillent ensemble depuis qu’ils étaient en U15. Notre équipe, elle, n’a fait que deux stages. C’est vrai qu’elle a été lancée en 2019. Il est toutefois important de savoir que nous avons travaillé que 3 mois, puisque juste après, il y eu la pandémie de coronavirus qui nous a contraints à l’arrêt jusqu’au mois de septembre.

Nous avons disputé deux matches face au Sénégal au mois de novembre. Après cela, nous avons dû faire un virage à 180 degrés. L’idée de départ était de jouer avec des joueurs locaux renforcés par des éléments évoluant dans les championnats étrangers. Mais lorsqu’on avait affronté contre le Sénégal, on a constaté une grande différence de niveau.

De ce fait, j’ai pris la décision de sélectionner les Algériens qui jouent à l’étranger. S’il est vrai que les joueurs locaux sont bons techniquement et sont motivés, pour affronter une compétition de haut niveau, il faut d’autres qualités. C’est pour cette raison que j’ai construit mon groupe en m’appuyant sur les joueurs qui évoluent à l’étranger. Ces derniers ont d’abord le niveau. Ils sont passés par des centres de formation, en plus du fait qu’ils assimilent mieux l’aspect tactique.

– Par rapport justement à cela, n’êtes-vous pas agacé par l’éternel débat joueurs locaux et joueurs évoluant à l’étranger?

Quand j’ai pris en main la sélection, à aucun moment on n’a exigé de moi de ne ramener que les joueurs évoluant en Algérie. S’il y a un joueur d’une mère algérienne et de père japonais évoluant en Sibérie, je le sélectionnerai si je juge qu’il pourrait ramener un plus à l’équipe. En plus, tous ces joueurs représentent le pays.

Moi, je ne fais pas de politique et je ne suis pas l’avocat du football national. Les joueurs sont tous sélectionnés sur leurs qualités, qu’ils soient locaux ou qu’ils viennent de l’étranger.

– Beaucoup d’entraîneurs et les joueurs n’aiment pas être face à des situations de jeu où il leur suffit d’un nul pour se qualifier. Ça s’est peut-être ressenti sur le terrain face à la Tunisie. Parfois, les joueurs donnaient l’impression de ne pas savoir quoi faire : attaquer ou plutôt garder le nul…

Avant ce match, j’avais demandé aux joueurs est-ce qu’il était possible de se préparer pour jouer le nul? Ce qui est impossible. Je leur ai alors dit qu’il fallait viser d’abord la victoire et si après on fait match nul, on étaient preneurs.

La preuve, il y a eu deux visages dans ce match. La première mi-temps, on avait joué l’offensive. En seconde période, nous avons insisté auprès des joueurs pour aller chercher le but. Car, s’ils égalisent par la suite, on passe. C’est ce qui est arrivé.

– Les supporters avaient peur de la titularisation du gardien de but Hamza Boualem après les deux grosses erreurs commises face à la Libye. Mais vous avez maintenu votre confiance en ce jeune gardien face à la Tunisie…

Notre entraîneur des gardiens de but Merouane Messai, qui est international depuis les catégories jeunes et avec lequel je travaille depuis maintenant cinq ans, m’avait bien expliqué qu’on risquait de perdre deux gardiens, si par malheur le second keeper passe à côté. Il m’a conseillé de reconduire Hamza Boualem. C’est ce qu’on a fait et cela s’est bien passé pour lui et l’équipe.

D’un autre côté, il ne faut pas oublier que si nous avons battu la Libye, c’est aussi grâce à lui, après son intervention, en fin de match devant l’attaquant adverse.

– Vous allez jouer contre les meilleures nations africaines. Quelle sera votre ambition dans cette compétition?

On fera beaucoup plus que de la figuration. Nous allons honorer l’Algérie. Au vu de ce que nous avons comme joueurs, si on aura un renforcement sur certains postes par des joueurs de valeur et aussi quatre matches de préparation, on pourra faire bonne figure au mois de mars au Maroc, même si on va quelque part vers l’inconnu.

Même si je ne me considère pas comme un grand entraîneur, j’ai tout de même 34 ans de service derrière moi sur les terrains de football. Je sais ce que je dis et j’ai confiance en cette équipe.


Entretien par Farouk Bouamama


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