Algérie

Algérie - MILITANTISME DANS LES PRISONS COLONIALES: Mohamed-Saïd Mazouzi, un symbole de la résistance



Algérie - MILITANTISME DANS LES PRISONS  COLONIALES:  Mohamed-Saïd Mazouzi, un symbole de la résistance




Mohamed-Saïd Mazouzi est présenté comme un «symbole» de la résistance et de l’endurance au sein des prisons françaises.

Emprisonné durant 17 ans, ce moudjahid a eu droit hier à un hommage rendu, par l’association Machaâl Echahid, à Alger.

Présent à la cérémonie, Me Ali Haroun n’a pas hésité à le comparer à Nelson Mandela.

«De part sa résistance, Mohamed-Saïd Mazouzi est notre fierté comme Mandela est la fierté de l’Afrique du Sud et de toute l’Afrique», dit-il.

Arrêté en 1945, Mohamed-Saïd Mazouzi a été condamné plusieurs fois avant d’être condamné à perpétuité en 1955.

Il a ainsi fait plusieurs prisons dont Serkadji, Tizi Ouzou, Bordj Ménaïel, Oran, El Asnam et El Harrach.

Libéré au début du mois de mai 1962, à quelques jours de l’indépendance de l’Algérie, Mohamed-Saïd Mazouzi a occupé le poste de ministre du Travail puis ministre des Moudjahidine au sein du gouvernement du président Houari Boumediène.

Ses compagnons de prison ont évoqué son militantisme au sein de la prison, soulignant sa «patience» et sa «résistance».

Ils le qualifient de «doyen» des militants détenus dans les prisons de la France coloniale.

«Il nous a appris la solidarité entre nous dans la prison», témoignent-ils.

Réda Malek a rappelé, pour sa part, que Mohamed-Saïd Mazouzi, qui est issu d’une famille aisée, menait une vie paisible. Pourtant, «il a préféré la fidélité à la patrie et son nationalisme était imprégné par la justice sociale».

Un choix qui lui a coûté 17 ans de sa jeunesse passés en prison, précise l’ancien chef de gouvernement.

Dans son intervention, Mohamed-Saïd Mazouzi a déploré que la jeunesse d’aujourd’hui soit presque dépourvue du sentiment nationaliste. Il cite le cas des jeunes qui optent pour la haraga et la fuite des cerveaux vers l’étranger.

Il a ainsi appelé l’Etat à accorder la priorité à la jeunesse afin de «lui inculquer l’amour du pays», insiste-t-il.



Rym Nasri





Militant de la cause nationale et plus vieux prisonnier de guerre- Hommage à Mohamed-Saïd Mazouzi: “J’ai un seul conseil à donner, c’est un conseil sur la jeunesse. Il faut apprendre à la jeunesse algérienne qu’elle appartient à un grand peuple, qui a une histoire extraordinaire. Il faut que nos jeunes le sachent”. Ces propos ont été tenus, hier matin, par Mohamed-Saïd Mazouzi, militant de la cause nationale, lors d’une conférence-hommage, qui s’est déroulée au Centre de presse d’El Moudjahid, à Alger. Pour “le plus vieux prisonnier de guerre”, âgé aujourd’hui de 88 ans, une des priorités de l’État algérien est de faire aimer l’Algérie à ses enfants. “Si nous n’apprenons pas à nos enfants l’amour du pays, ils chercheront à le fuir en harraga ou se comporteront en hittistes”, a encore soutenu l’ancien ministre du Travail et des Moudjahidine sous Boumediene. Organisée conjointement par l’association Mechaâl El-Chahid et les amis de Mazouzi, la rencontre, qui coïncide avec la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la Révolution algérienne, a été une occasion pour bon nombre de militants et de compagnons de prison de témoigner sur l’apport de Mohamed- Saïd Mazouzi à la Révolution, ainsi que sur ses qualités humaines. Ancien fils de caïd à Makouda, en Kabylie, Mohamed-Saïd Mazouzi n’était pas dans le besoin. Pourtant, à l’adolescence, il avait choisi le chemin du militantisme, en adhérant au mouvement des Scouts musulmans algériens (SMA), puis au Parti populaire algérien (PPA). “Sa vie a été difficile. Il a passé 17 ans dans les prisons coloniales. C’est un record”, a souligné Réda Malek, ancien négociateur des accords d’Évian et ex-Chef du gouvernement. Ce dernier a également insisté sur le nationalisme défendu par Mazouzi, “un nationalisme associé à l’amour du peuple et à la justice sociale”. “La rencontre d’aujourd’hui (d’hier, ndlr) a une grande dimension politique”, a poursuivi l’ancien fondateur de l'Union des étudiants musulmans algériens (UEMA), rappelant que “l’indépendance de l’Algérie a été obtenue grâce à des hommes, à leurs idées et à leur cœur”. “C’est la leçon que nous tirons de cette importante expérience que Mohamed- Saïd Mazouzi et ses compagnons de prison ont vécue”, a ajouté Réda Malek. De son côté, Ali Haroun, ex-responsable de la Fédération de France du FLN et ancien membre du Haut-Comité d’État, a assuré que “si l’Afrique du Sud est fière de Mandela, nous, nous sommes fiers de Mohamed-Saïd Mazouzi”. Quant à Lamine Khan, ancien secrétaire d'État dans le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), il a surtout témoigné de la probité définissant la personne de Mazouzi. “C’est une personne propre”, a-t-il dit. Des avis entièrement partagés par les militants de la guerre de Libération nationale, présents au Forum d’El Moudjahid. Par Hafida Ameyar (liberte-algerie.com du dimanche 4 novembre 2012).
Akar Qacentina - Constantine, Algérie

05/11/2012 - 45356

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