– Melle Bendjedda, depuis son adhésion à la convention de Ramsar en 1983, l’Algérie, la Direction générale des forêts en particulier, n’a pas ménagé d’efforts pour la conservation des zones humides. Qu’est-ce qui a été fait de notable dans ce sens?
Depuis l’adhésion de l’Algérie à la convention Ramsar en 1982, la Direction générale des forêts, autorité nationale administrative, a classé 50 sites sur la liste des zones humides d’importance internationale.
Pour pallier à l’érosion de cet habitat naturel, le secteur des forêts a initié des travaux d’inventaire et de recensement des zones humides, qu’elles soient naturelles ou artificielles. Cet inventaire entamé en 2006 et revu en 2015 a recensé 2.375 zones humides, dont 2.056 naturelles et 319 d’origine artificielle.
Un inventaire est un outil important. Il permet d’avoir une visibilité sur l’importance de cet écosystème, mais l’une des actions les plus importantes, c’est avant tout asseoir une gestion raisonnée, intersectorielle et durable. Pour cela, la DGF, par le biais de certains projets de coopération à initier l’élaboration de plan de gestion de quelques sites emblématiques, avec l’ambition d’élaborer des plans de gestion pour les 50 sites classés sur la liste de Ramsar.
En 2011, la DGF a créé un Réseau national d’observateurs ornithologues,réseau écologique qui assure chaque année le dénombrement des oiseaux migrateurs; l’avifaune étant en effet un indicateur de l’état de santé des habitats humides. En assurant sa coordination elle rassemble données des dénombrements depuis les années 70.
Pour centraliser tous ces efforts, la DG Forêts a entamé l’élaboration d’une Stratégie nationale des zones humides, réalisée avec une approche écosystémique.
Elle propose un schéma de gouvernance multisectorielle pour assurer la conservation et le développement des zones humides dans le cadre d’un développement durable. Mis en place en 2012, le Comité national des zones humides a validé la stratégie pour suivre la mise en œuvre de ses actions.
– Selon vous, quelles sont les raisons pour lesquelles nous n’arrivons pas à freiner la dégradation à laquelle n’échappent ni les 50 classées d’importance internationale ni toutes les autres?
Pour répondre à cette interrogation, on dira que le véritable problème qui se pose dans la gestion de ces habitats humides, est lié à l’absence d’une bonne gouvernance.
Plusieurs actions relevant de la Stratégie nationale concernent d’autres secteurs, industrie, ressources en eau, environnement, et on devrait, pour cela, obtenir une gestion multisectorielle de sorte que chaque secteur puisse prendre en charge les actions qui le concernent. A cela s’ajoute, le non-respect des lois et normes environnementales, avec parfois des vides juridiques et des prérogatives sectorielles mal coordonnées.
Photo: Melle Nadjiba Bendjedda. Chef de bureau des zones humides à la Direction générale des forêts (DGF)
Entretien par Slim Sadki
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Posté Le : 05/02/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Entretien par Slim Sadki
Source : elwatan.com du jeudi 4 février 2021