Le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire (MICLAT) procédera demain dimanche, aux côtés de son homologue mauritanien, à l'ouverture du nouveau poste frontalier avec la Mauritanie.La décision d'ouverture d'un poste frontalier entre les deux pays a été prise le 20 décembre 2016 par la 18ème réunion de la haute commission mixte. C'est pour la première fois depuis leur histoire post-coloniale que l'Algérie et la Mauritanie décident de réglementer le passage des personnes et des biens par les services d'un poste frontalier douanier. L'accord de l'ouverture du poste a été signé le 8 novembre 2017 à Nouakchott. Son ouverture officielle a été retardée en raison de la nécessité de la mise en place «des mesures techniques importantes» qui ont prévalu à sa création. A l'issue des travaux de la commission mixte en 2016, Abdelkader Messahel avait déclaré à ce sujet que c'est le contexte dans lequel évolue la région qui oblige les deux pays à ouvrir un poste de passage frontalier. « Nous vivons dans une région de troubles, de menaces et de crimes organisés », avait-il noté. Depuis la déflagration de la situation sécuritaire dans la bande sahélo-sahélienne, l'Algérie s'est trouvée dans l'obligation de coordonner étroitement ses efforts de surveillance et de sécurisation de ses frontières avec les pays qui lui sont limitrophes. La lutte contre la migration clandestine, le terrorisme, le crime transfrontalier (armes, narcotrafiquants…) sont devenus légion dans ces immenses territoires désertiques. L'ouverture du poste frontalier entre les deux pays représentera un point dans un immense désert qui reliera Tindouf à la ville mauritanienne Zouirate. Avec plus de 70.000 habitants, Tindouf est classée quatrième parmi les wilayas à forte densité à travers le territoire national. Les responsables à Tindouf pensent que l'ouverture du poste frontalier permettra de réglementer «la circulation des personnes et des biens entre les deux pays, d'intensifier leurs relations commerciales et de désenclaver les populations vivant au niveau de leurs frontières respectives ». Le poste frontalier sera érigé à 75 km de Tindouf. Dénommé administrativement (PK 75), le poste se situe en évidence sur le tracé du bornage des frontières que les deux pays ont paraphé conjointement en février 1964 et ce, conformément à la convention qu'ils ont conclue ensemble une année auparavant.
Plusieurs accords de coopération ont été signés par la haute commission mixte algéro-mauritanienne pour, soutenaient les responsables des deux côtés lors de la dernière réunion, «renforcer les relations politiques et économiques entre Alger et Nouakchott ». Il faut admettre que l'histoire reliant les deux pays a été émaillée par de nombreux incidents diplomatiques dont les conséquences ont fragilisé et parfois même poussé au gel des relations entre les deux pays. Il est vrai aussi que les régions frontalières d'un côté comme d'un autre, sont d'origine tribale et sont liées par des alliances assez nombreuses. Leurs échanges commerciaux ne datent pas d'aujourd'hui et n'ont pas attendu l'ouverture d'un poste frontalier pour se fructifier. Le troc de marchandises, monnaie d'échange entre les tribus, était florissant entre les pays situés aux frontières sud de l'Algérie, comme la Mauritanie, le Mali, le Niger, la Libye et jusqu'à la Tunisie. Ce troc n'a commencé à perdre de son ampleur qu'après la dégradation de la situation sécuritaire au niveau de la bande sahélo-sahélienne, sur toute sa longueur et sa largeur. Le nouveau poste frontalier algéro-mauritanien ne sera qu'un point dans un immense désert. Les pays frontaliers auront davantage d'efforts à déployer pour sécuriser leurs territoires respectifs. La création de centres urbains tout au long des frontières sud a figuré dans les programmes du gouvernement depuis notamment la mise en service du projet AEP à partir d'In Salah pour alimenter Tamanrasset…
Demain, dimanche, le ministre de l'Intérieur procédera à l'inauguration du poste frontalier aux côtés de son homologue mauritanien qui sera accompagné d'une délégation de 12 responsables. Noureddine Bedoui rencontrera le même jour les représentants de la société civile de Tindouf. Si la chaleur atteint dans la journée des pics assez élevés, les soirées sont particulièrement fraîches. Une fraîcheur qui rappelle les agréables nuits d'automne.
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Posté Le : 18/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Envoyée Spéciale A Tindouf Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com