Sous l’effet de la sécheresse, de nombreux agriculteurs ont décidé de s’orienter vers la culture de l’olivier, qui ne nécessite pas une grande quantité d’eau.
“L’investissement dans l’oléiculture s’est avéré bénéfique, raison pour laquelle j’ai décidé de m’engager pour, d’un côté, me trouver une occupation et, de l’autre, rentabiliser mon lopin de terre que j’ai presque abandonné.”
Tels sont les propos de Hadj Habib, un jeune agriculteur qui a misé sur l’oléiculture en procédant à la plantation d’une cinquantaine d’arbustes et de les entretenir jusqu’à leur production.
“Aujourd’hui, je ne le regrette pas, car je récolte les fruits de mon labeur. L’olivier qui donne ses produits dès la deuxième année de sa plantation constitue un gage pour un avenir prometteur. Il ne nécessite pas beaucoup d’efforts, à l’instar des pommiers ou des orangers. Il suffit seulement de l’irriguer le temps de s’enraciner sous terre”, ajoute-t-il, fier du travail qu’il a accompli en peu de temps.
Indéniablement, les fellahs et les agriculteurs de la wilaya de Mascara semblent manifester un regain d’intérêt pour l’oléiculture. Une volonté qui se traduit à un rythme accéléré par de nouvelles plantations.
En effet, la région enregistre depuis quelques années de nouveaux champs d’oliveraies sur l’ensemble du territoire des 47 communes que compte la wilaya, avec une palme qui revient à la région de Sig.
Khaled, petit fellah dans la région d’Oued Taria, déclare: “Depuis une quinzaine d’années, je m’adonnais à la culture céréalière, une activité qui reste dépendante des chutes de pluie. Et comme la sécheresse sévissait dans région, rares étaient les saisons où je m’en sortais avec un petit bénéfice.”
C’est pourquoi, poursuit-il, “sur un conseil d’un ami, j’ai décidé de réserver mon champ à la culture des olives. Je me suis rapproché de la pépinière de la région pour acheter 80 oliviers que j’ai plantés. J’en suis à ma deuxième année et les prémices d’une bonne production se dessinent déjà”.
Et c’est dans ce contexte que d’autres agriculteurs se sont enthousiasmés et ont opté pour la culture des olives avec l’exploitation de toutes les poches et les espaces non cultivés jusque-là.
Néanmoins, Sig demeure la commune la plus riche et confirmée comme étant le poumon de la région des Beni Chougrane, sur le double plan économique et stratégique, eu égard à sa situation géographique et à une longue tradition dans la culture de l’olivier. La principale ressource de cette ville reste en effet l’oléiculture.
“Le recensement effectué par nos services fait ressortir le bassin irrigué de la plaine de Sig qui s’étend sur une superficie qui dépasse de loin les 6.500 ha”, explique un employé au niveau de la direction des services agricoles de la wilaya de Mascara, sous le couvert de l’anonymat.
“Cela permet l’embauche de quelque 10.000 travailleurs saisonniers, dont une grande partie de femmes, dans plus de 220 confiseries d’olives. Il s’agit essentiellement d’agriculteurs possédant des cartes professionnelles et ayant un lien avec nos services, mais sont exclus ceux qui s’adonnent à cette activité dans l’anonymat”, ajoute-t-il encore.
À noter que la superficie réservée à la plantation des olives actuellement est de 25.000 ha, dont 21.300 ha demeurent productifs et pour une récolte moyenne avoisinant les 900.000 q, engendrant un rendement moyen de 40 q/ha.
“La superficie des plantations d’oliviers est en constante augmentation, conséquence de la volonté affichée par certains petits fellahs d’accorder une importance particulière à cette activité plus lucrative. En moyenne, ce sont près de 100 ha qui viennent s’ajouter annuellement à la superficie globale de la wilaya de Mascara”, souligne encore notre source.
Photo: Les agriculteurs de la wilaya de Mascara semblent manifester un regain d’intérêt pour l’oléiculture. © D. R.
A. B.
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Posté Le : 05/01/2022
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : A. B.
Source : liberte-algerie.com du mardi 4 janvier 2022