Un conclave extrêmement important pour la sécurisation de toute la bande
sahélienne se tient depuis hier mercredi à Tamanrasset entre les chefs
d'état-major algérien, malien, nigérien et mauritanien. Au menu des discussions
des patrons des armées des quatre pays, la lutte antiterroriste et
accessoirement le démantèlement des bandes de pirates du désert qui écument
cette aride mais vaste partie de l'Afrique. Dans un communiqué rendu public
mercredi à Alger, le ministère de la Défense nationale a indiqué qu'une réunion
«de coordination entre les chefs d'état-major des forces armées de l'Algérie,
du Mali, de la Mauritanie et du Niger se tient (...) à Tamanrasset au siège de
la sixième région militaire». «Cette réunion s'inscrit dans le cadre des
efforts soutenus consentis par les hautes instances des pays participants,
relatifs au renforcement des relations de coopération militaire et
sécuritaire», précise le ministère. La réunion des plus hautes autorités
militaires des quatre pays qui ont en commun une large bande frontalière,
intervient quatre jours après l'attentat à la bombe qui avait visé samedi
dernier à Nouakchott l'ambassade de France. Cet attentat, qui a fait deux
blessés (deux gendarmes français) et un mort (le kamikaze), a été perpétré à
peine quelques jours après des menaces faites par Al-Qaïda contre la France et
les intérêts français dans le monde, notamment au Maghreb. Le n°2 de
l'organisation terroriste internationale, Ayman Al Zawahiri, avait en effet
critiqué la politique de la France vis-à-vis des musulmans et la gestion par
Paris du dossier du foulard islamique. La France «va payer pour tous ses
crimes», avait-il annoncé la semaine dernière sur un site islamique.
La rapidité avec laquelle
Al-Qaïda au Maghreb a réalisé l'attentat de Nouakchott aura, semble-t-il, fait
accélérer les choses et fait converger les positions des uns et des autres vers
une nécessaire coordination des actions de lutte antiterroriste dans la bande
sahélienne, le plus rapidement possible. Paris aurait-elle influé sur le cours
des événements après l'attentat de Nouakchott, juste après une élection
présidentielle controversée avec l'arrivée au pouvoir d'une junte militaire ?
Trop peu d'éléments sont disponibles pour le moment. Par contre, la position
algérienne en matière d'intensification de la lutte contre les réseaux
terroristes dans la bande sahélo-sahélienne aura été une nouvelle fois
confirmée par la menace qui pèse sur des pays qui avaient jusque-là traîné les
pieds pour mettre en place un dispositif efficace de lutte contre le terrorisme
qui menace jusque-là cette région devenue le refuge autant des éléments
d'Al-Qaïda qu'une de ses bases arrière et un centre de transit de bandes
criminelles entre les pays de la région.
A Tamanrasset, la réunion des
autorités militaires d'Algérie, du Mali, du Niger et de Mauritanie, qui se
joint pour la première fois aux trois premiers pays déjà liés par des accords
de coopération militaire, est «une occasion pour toutes les parties (pour)
aborder les questions d'intérêt commun, d'échanger les points de vue et
d'examiner ensemble les voies et moyens de consolider la coopération autour
d'une lutte commune contre la criminalité qui sévit au niveau des bandes
frontalières et, plus particulièrement, le terrorisme», affirme dans son communiqué
le ministère algérien de la Défense. Le message est ainsi on ne peut plus clair
sur la volonté des pays riverains de la bande sahélo-sahélienne de mettre
dorénavant en place une stratégie commune, et des moyens communs, pour éliminer
les bandes terroristes et criminelles qui transitent ou ont pris comme refuge
cette région de l'Afrique. Dans cette stratégie, il y a également d'autres pays
qui seraient partie prenante, à un degré ou à autre, comme la France et les
Etats-Unis, notamment à travers un soutien logistique et technique au programme
de lutte contre la criminalité organisée dans cette région. Il est clair que
les données vont changer dans cette partie du Sahel, même par rapport à
certains groupes de mouvements armés d'opposition, qu'ils soient maliens,
nigériens ou tchadiens.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 13/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Ilias
Source : www.lequotidien-oran.com