Algérie

Algérie-Mali



Algérie-Mali
«L'Algérie et le Mali vont examiner ensemble les possibilités d'ouvrir leurs frontières respectives sur une période déterminée pour permettre aux populations des deux pays de reprendre entre eux leurs échanges commerciaux.»C'est le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales (MICL) qui nous a fait part de cette décision, jeudi dernier en fin de journée à sa sortie de l'audience que lui a accordée Ibrahim Aboubacar Keita, le président malien, au palais de Koulouba, sur les hauteurs de Bamako. Décision qui figure parmi d'autres dans le communiqué que Nouredine Bedoui a signé dans l'après-midi le même jour conjointement avec son homologue malien, Abdoulaye Idrissa Maïga. « Nous allons examiner ensemble les possibilités d'ouvrir les frontières entre les deux pays pour permettre aux populations d'un côté comme de l'autre de reprendre le troc par lequel elles ont toujours vécues», nous a-t-il affirmé. Bedoui a précisé que les frontières entre l'Algérie et le Mali sont fermées en raison, en évidence, comme il l'a souligné, «d'une situation sécuritaire préoccupante». Il a noté dans cet ordre d'idées que l'Algérie et le Niger sont convenus depuis quelques temps d'ouvrir leurs frontières respectives «quatre fois par mois pour laisser les populations s'approvisionner d'un côté comme d'un autre en produits alimentaires et toutes autres marchandises nécessaires à leur quotidien».Ces ouvertures « intermittentes» ont donné, selon lui, « satisfaction à ces populations». Il sera probablement question de reconduire la même approche aux frontières algéro-maliennes.Le plus important pour le MICL est que les autorités algériennes s'activent aux côtés de celles maliennes à mettre en ?uvre l'accord de paix et de réconciliation nationale que les antagonistes maliens ont signé le 20 juin 2014. «Dans l'audience que m'a accordée le président malien nous avons ensemble évoqué les mécanismes de mise en ?uvre de cet accord, auquel on tient absolument parce que sans sa mise en ?uvre effective et réelle pour rétablir la sécurité, rien ne peut se faire », a souligné Bedoui.«Les terroristes menacent sérieusement nos frontières»Le MICL a ainsi fait part au chef de l'Etat malien de « la volonté indéfectible de l'Algérie » d'accompagner le Mali dans le règlement du conflit qui le mine depuis plusieurs années. « Des groupes terroristes font peser de lourdes menaces sur les frontières séparant les deux pays», nous avait-il dit. Il est alors évident que ces derniers se joignent à leurs commanditaires et bailleurs de fonds pour faire capoter l'accord en question. «Les terroristes menacent sérieusement nos frontières, c'est pour cela que la mise en ?uvre de l'accord de paix au Mali dépend de la volonté, la foi, la responsabilité et la confiance des hommes, c'est primordial», a souligné le ministre.Sa présidence aux côtés du ministre malien de l'Administration territoriale, jeudi dernier, de la 12ème session du Comité bilatéral frontalier (CBF) l'a laissé dire que « nous avons mis en place des mécanismes pour la mise en ?uvre des importantes recommandations du Comité qui doivent donner corps à la coopération bilatérale sur la bande frontalière algéro-malienne». Le ministre malien de l'Administration territoriale avait, pour sa part, souligné à la clôture des travaux du CBF que «le Comité reste encore cet outil pertinent à même de faire de notre espace frontalier un lieu assaini et débarrassé des menaces transnationales, pour le confort de nos peuples». Abdoulaye Idrissa Maïga pense que « la tenue de la 12ème session du CBF (est) une opportunité véritable permettant une meilleure articulation des stratégies de réponse aux enjeux des plus présents au triple plan bilatéral, régional et continental». Il a assuré à cet effet que les experts des deux pays ont fait «l'esquisse des réponses d'avenir qu'il faut adopter face aux problèmes du présent, sous les traits de multiples défis auxquels font face les pays du Sahel». Il est donc clair que toute action de développement dans ces régions dépend étroitement de la situation sécuritaire qui y prévaut.L'impératif rétablissement de la sécurité aux frontièresD'ailleurs, cette situation étant grave et « préoccupante » comme affirmé par Bedoui n'a pas permis au CBF d'adopter et de respecter une périodicité à ses réunions. «La dernière session du comité a eu lieu à Alger du 11 au 13 juillet 2011, il y a donc 5 ans, mais nous allons travailler pour que le CBF se réunisse une fois par an, il faut qu'on arrive à le faire», nous a indiqué le MICL. « Le comité de suivi des recommandations du CBF est constitué d'experts issus de secteurs stratégiques susceptibles de booster le développement des frontières qui vivent des circonstances particulières d'insécurité», a-t-il encore déclaré à sa sortie du palais présidentiel de Koulouba. Il a fait ainsi comprendre aux représentants de la presse que le rétablissement de la sécurité est liée à la mise en ?uvre de l'accord de paix et de réconciliation nationale dans le Mali. « Nos frontières respectives connaissent des menaces terroristes dangereuses, nous avons évalué avec les autorités maliennes notre coopération au niveau des services de sécurité, de la police et de la protection civile», nous a-t-il dit. A la clôture de la 12ème session du CBF, Bedoui avait mis en exergue l'impératif du rétablissement de la sécurité aux frontières et a noté que «notre rencontre est une opportunité pour poursuivre nos consultations sur les mutations majeures intervenues dans la zone frontalière tant au plan sécuritaire qu'au plan socio-économique et culturel». Nouredine Bedoui évoquera, bien sûr, « l'importance des projets frontaliers de développement visant à établir un réseau de liens structurants et stratégiques au bénéfice des populations frontalières». Il estime cependant qu' « il s'agira pour nous d'entrer dans la phase de concrétisation des recommandations que nous avons retenues, en particulier celles qui constituent de vrais défis nécessitant une coopération opérationnelle et technique entre deux Etats vu que les menaces sécuritaires dans la région sahélienne ne cessent de prendre de l'ampleur ».Ce qui, affirme-t-il, « nous impose, puisque nous sommes tous concernés, de consolider nos efforts et ?uvrer ensemble pour préserver la stabilité et la sécurité collective dans notre région».


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