La Tunisie est toujours champion du Maghreb même
en reculant légèrement au classement général, le Maroc fait un bond en avant de
21 places, l'Algérie recule de 5 positions. Le Doing
Business 2012 ne surprend pas vraiment. Le système d'information économique de
l'Algérie, faible et à la crédibilité contestéé, contribue
à son image globalement négative.
Le rapport Doing Business 2012 «Entreprendre dans un monde plus
transparent» vient d'être publié par l'IFC (la Société financière
internationale) et la Banque
mondiale. L'Algérie, qui a encore perdu cinq positions par rapport au
classement de l'année dernière, est dans le bas du tableau, soit au 148e rang
sur les 183 économies classées. Loin de la Tunisie qui tout en reculant à la 46ème (elle
était 40ème mondial en 2011) reste le pays maghrébin où le climat d'affaires le
plus «agréable». La Tunisie
est mieux notée dans certains des dix paramètres d'évaluation retenus par la Banque mondiale pour
réaliser ce classement. Elle s'en sort mieux dans quatre domaines: le commerce
extérieur (32ème), la résolution de l'insolvabilité (38ème), l'accès à
l'électricité (45ème), la protection des investisseurs (46ème), et le lancement
d'un projet (56ème). Dans ces mêmes domaines elle est en tête des pays du
Maghreb sauf en matière de délivrance de permis de construire où elle est
précédée par le Maroc. Dans la région Mena, la Tunisie est devancée par
l'Arabie Saoudite (12ème), les Emirats Arabes Unis (33ème), le Qatar (36ème) et
Bahreïn (38ème). Elle précède Oman (53ème), le Koweït (71ème), le Yémen (94ème),
l'Egypte (108ème), le Maroc (115ème), la Syrie (136ème) et l'Algérie (143ème). Le Maroc, qui
se situe à la 94ème position a glané 21 places au cours de cette année. Une
performance liée à la mise en Å“uvre de facilités dans l'obtention de permis de
construire. En effet, le guichet unique pour la délivrance de permis de
construire est devenu pleinement opérationnel et il est largement utilisé
depuis le second semestre 2010. De plus, le Maroc a allégé le fardeau
administratif pour le paiement des taxes et impôts pour les sociétés en
améliorant la performance des services en ligne pour la déclaration et le
paiement des impôts sur les sociétés et de la TVA. Ces deux systèmes
électroniques sont désormais utilisés par la majorité des contribuables. Le
Maroc a également renforcé la protection des actionnaires minoritaires en leur
permettant d'accéder à l'ensemble de la documentation non-confidentielle
de la société au cours d'un procès.
L'ALGERIE, UN PEU MIEUX
QUE L'IRAK, DJIBOUTI ET L'IRAN
L'Algérie, loin
derrière a amélioré son système d'information sur le crédit en adoptant un
nouveau texte de loi qui accorde aux emprunteurs le droit de vérifier leurs
informations personnelles. Par rapport à la Tunisie et au Maroc, elle ne se rapproche que
dans les domaines du solutionnement de
l'insolvabilité et de la protection des investisseurs. Dans ce dernier domaine
et contrairement à une idée reçue, l'Algérie est mieux classée que le Maroc et
bon nombre de pays de la région Mena. Pour les 9 autres domaines, l'Algérie est
reléguée dans les positions à deux chiffres, voire bon
dernière dans l'accès à l'électricité, le transfert de propriété, le paiement
des impôts. Dans la facilité de faire des affaires, le commerce frontalier et
la création d'entreprise, elle fait juste un peu mieux que l'Irak, Djibouti et
l'Iran, pays qui vivent des situations plutôt exceptionnelles. Le gouvernement
algérien n'a pas fait de commentaire sur le rapport de la Banque mondiale, ni le
classement de l'Algérie. Il faut dire que les études se basent généralement sur
des statistiques communiquées par les pays moyennant certains recoupements et
vérifications. Elles sont complétées par des avis et appréciations qualitatives
de parties prenantes non directement impliquées dans la prise de décision mais
suffisamment informées pour évaluer l'environnement des affaires. L'information,
une fois collectée, est confiée à des experts qui se basent sur des outils
sophistiqués d'analyse pour dresser les rapports.
COMMENT GLANER DES
PLACES AU CLASSEMENT
En Algérie, le
système d'information économique reste relativement faible et peu crédible, ce
qui peut, dans une certaine mesure, influer sur la qualité de l'information
traitée et par conséquent sur l'objectivité des classements. Toutefois, les
critiques des rapports par les gouvernements se font de plus en plus rares. Et
pour cause, les gouvernements n'ont pas les moyens de remettre en cause ni la
notoriété des organismes qui éditent les rapports, ni le professionnalisme de
leur démarche. Le «Doing Business» est considéré
comme l'un des rapports les plus parlants. Dans de telles situations, les
décideurs choisissent de porter leurs efforts sur l'appropriation des critères
et des méthodes d'évaluation pour pouvoir travailler à la maîtrise des
variables qui leur permettent d'améliorer leur position dans les classements. C'est
assurément la démarche adoptée par le ministre algérien des Finances, qui
aurait approché un des concepteurs du rapport pour s'enquérir de la bonne
marche à suivre pour glaner des places dans le classement général.
Le Doing 2012
Le Doing Business 2012 classe 183 économies selon des thèmes
clés de la réglementation des affaires pour les entreprises locales. Lancé en 2002,
Doing Business analyse les petites et moyennes
entreprises au niveau national et mesure la réglementation s'appliquant à
celles-ci tout au long de leur cycle de vie. Doing
Business 2012 classe les économies selon 10 domaines de la réglementation des
affaires tels que la création d'entreprise, le solutionnement
de l'insolvabilité ou le commerce transfrontalier. Les données de cette année
couvrent les réglementations mises en place entre juin 2010 et mai 2011. Le
rapport 2012 établit que les gouvernements de 125 économies parmi les 183
étudiées ont mis en Å“uvre un total de 245 réformes de la réglementation des
affaires – soit 13% de plus que l'année précédente. Cette année, c'est
Singapour qui arrive en tête du classement sur la facilité de faire des
affaires, suivi par la RAS
de Hong Kong, Chine, la Nouvelle-Zélande,
les Etats-Unis et le Danemark. La République de Corée fait quant à elle son
entrée dans le top 10. Les 12 économies qui ont le plus amélioré la facilité de
faire des affaires dans plusieurs domaines de réglementation étudiés dans le
rapport sont le Maroc, la République de Moldova, l'ex-République yougoslave de
Macédoine, Sao Tomé-et-Príncipe, la Lettonie, le Cap-Vert, la Sierra Leone, le
Burundi, les îles Salomon, la République de Corée, l'Arménie et la Colombie
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Posté Le : 25/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Said Benmerad
Source : www.lequotidien-oran.com