Algérie

Algérie -M.Mekidèche propose de "conditionner" l’accord énergétique avec l’Europe


Algérie -M.Mekidèche propose de
L’Union Européenne a bien pris garde de conserver le volet énergie de la coopération en dehors de l’accord d’association avec l’Algérie. L’heure est cependant à la discussion d’un accord stratégique sur l’énergie entre les deux partenaires. Pour Mustapha Mekidèche, le rapport de force a évolué depuis 2002, date de la signature de l’accord d’association et l’occasion est belle pour l’Algérie de poser des conditions aujourd’hui, pour rattraper les grandes concessions passées.

« Le pays a discuté et bouclé les pourparlers autour de l’accord d’association, alors qu’il était en position de faiblesse. La situation s’est inversée, c’est l’Europe qui est en crise actuellement, elle se barricade, à cause de la crise mondiale » a relevé Mustapha Mekidèche, expert énergétique, lors de la journée parlementaire sur l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union Européenne, tenu ce mercredi à Alger. « Et, c’est pourquoi, les Vingt Sept veulent faire aboutir cet accord avant la fin de l’année, pressant l’Algérie. Il y a quelques années, ils n’arrêtaient pas de nous parler de la question du double prix sur le gaz (des tarifs élevés à l’exportation, et faible sur le marché domestique). C’est aujourd’hui, un dossier clos », note M Mekidèche en parlant de l’accord stratégique sur énergie en négociations avec les européens. « C’est le moment d’exiger de l’UE de lier les négociations de cet accord à la circulation des personnes mais aussi au démantèlement tarifaire et au réaménagement du calendrier de la zone de libre échange (la repousser au-delà de 2020, si cela est possible).

Mustapha Mekidèche, ancien dirigeant dans le secteur de l’énergie, actuellement, vice-président du conseil économique et social (Cnes) a pris le parti de défendre l’honneur des experts face au déferlement de critiques qu’a subit l’accord d’association Algérie, mettant au passage en cause le rôle des experts dans cette négociation, mais aussi dans le renoncement de l’Algérie à se doter d’une industrie pétrochimique importante : « Dans le temps, ce n’étaient pas les experts qui ne voulaient pas de projets dans le secteur de la pétrochimie, mais le pouvoir politique ». « Que de projets, à commencer par le GNL 3 dont on négociait les modalités de mise en œuvre avec les Allemands, avaient été mis en rade », se souvient l’intervenant.

Changement de contexte

Mustapha Mekidèche a fait une présentation de haute volée sur le volet énergie dans l’accord d’association dont il été question lors de cette journée parlementaire. L’accord évoque le volet énergie dans son article 61, mais de manière vague, insistant sur la coopération énergétique entre l’Union européenne et l’Algérie. Cette coopération sur l’énergie, les Vingt Cinq à l’époque (les Vingt Sept aujourd’hui) voulaient, et veulent encore la négocier en dehors de l’accord d’association. Les raisons en sont multiples. Echaudés par des attitudes intempestives, par moments, de la part de la fédération de Russie, au sujet des livraisons gazières destinées au Vieux continent, l’UE voit en l’Algérie un partenaire sûr. Une carte alternative ? Pas tout à fait. Il est vrai que le retour de la Russie sur la scène énergétique internationale, l’Union Européenne ne l’apprécie pas, mais cela ne veut pas dire que l’Europe peut se passer du GNL russe. Même si Moscou exposaient souvent les questions qui fâchent, disait les choses comme elles sont, négociait d’égal à égal, les Européens pourraient toujours faire profil bas et négocier avec les Russes, se tourner vers Moscou pour importer du gaz. L’Algérie n’est pas dans cette logique. Et, pourtant, « elle a les moyens de discuter convenablement, aujourd’hui, cet accord stratégique sur l’énergie avec l’Union européenne », estime Mustapha Mekidèche, pour qui le contexte a changé.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)