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Algérie - Lutte contre la Peste des petits ruminants et la fièvre aphteuse: Les vétérinaires exigent un «encouragement financier»



Algérie - Lutte contre la Peste des petits ruminants et la fièvre aphteuse:  Les vétérinaires exigent un «encouragement financier»


Le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de la Fonction publique (Snvafp) a posé un «ultimatum» aux autorités agricoles et n’exclut pas, dans le cas où les revendications ne seraient pas satisfaites, d’aller vers une action de protestation.

Le vaccin contre la Peste des petits ruminants (PPR) devrait être disponible à la fin du mois de janvier. L’opération de vaccination contre cette zoonose est confiée aux vétérinaires, qui ont fort à faire avec l’autre épizootie: la fièvre aphteuse. La charge de travail supplémentaire qu’engendre la vaccination de 80% du cheptel (25 millions de têtes) met mal à l’aise cette corporation.

Reçus par le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Kamel Chadi, les représentants du Syndicat national des vétérinaires affiliés à la Fonction publique (SNVAFP) ont réclamé, mercredi dernier, des «encouragements financiers» pour permettre à leurs collègues de mener à bien l’opération de vaccination.

«Le ras-le-bol s’est fortement manifesté après toutes ces campagnes à répétition de vaccination depuis 2014. La vaccination contre la fièvre aphteuse a touché les bovins, et maintenant de plus en plus d’ovins. La charge de travail a augmenté alors que nos effectifs ont baissé. La situation de la corporation s’est surtout compliquée après le gel des recrutements en 2015», s’alarme le Dr Dahmane Nadji, chargé de la communication au SNVAFP.

La corporation ne compte que 1.500 vétérinaires de la Fonction publique tout au plus: près de 30% de l’effectif sont partis à la retraite alors 20% ont changé de vacation devenant, entre autres, chefs de bureau, donc, n’exerçant plus dans les services techniques, regrette le syndicaliste.

La «prime d’accompagnement» que réclame le SNVAFP doit se manifester à la faveur du lancement de l’opération de vaccination du cheptel contre la PPR et la fièvre aphteuse.

«Le secrétaire général nous a assuré que notre demande sera transmise aux services administratifs», signale le Dr Zakia Djitli, secrétaire nationale au syndicat des vétérinaires.

A l’occasion de la rencontre avec le secrétaire général du ministère, le syndicat a soumis une plateforme de revendications qui ne se réduit pas à l’encouragement financier.

Nécessité d’un recrutement «massif»

Il a également réclamé un «recrutement massif», particulièrement au niveau des postes frontaliers, à l’Est, à l’Ouest et particulièrement au Sud, où un nouveau sérotype remonte à partir du Niger, relève le Dr Dahmane.

«Il s’agit de doubler au moins le chiffre actuel, en revenant au nombre de 2015, soit pas moins de 2.000 vétérinaires du public. Il s’agit aussi de doter les vétérinaires de plus de moyens (matériel d’acheminement, de prélèvement, etc.) pour couvrir les vastes espaces d’élevage des petits ruminants (ovins-caprins)», poursuit-il.

Le syndicat a évoqué la demande d’allongement du cursus universitaire d’au moins une année (6 ans à l’avenir) «pour rattraper le retard d’un demi-siècle sur nos voisins marocains et tunisiens», constate le syndicaliste.

L’autre revendication a trait, précise le Dr Djitli, à la réorganisation des services vétérinaires, en donnant l’autonomie financière et administrative aux futures directions vétérinaires régionales pour qu’elles puissent mener à bien leurs activités.

«Il y a actuellement incompatibilité avec les DSA, où nous disposons d’un simple bureau. La hiérarchie altère notre activité», relève Mme Djitli, qui met en avant le manque de moyens qui rend défaillant le système d’alerte contre d’éventuelles zoonoses.

Le syndicat a exigé, lors de sa rencontre avec le secrétaire général, la régularisation des 60 vétérinaires reçus à l’examen professionnel pour le passage au grade supérieur, relève la syndicaliste qui met en avant l’exaspération des vétérinaires après des examens à n’en plus finir.

Le SNVAFP a posé un «ultimatum» aux autorités et n’exclut pas, dans le cas où les revendications ne seraient pas satisfaites, d’aller vers une action de protestation. Une réunion du conseil national consultatif extraordinaire sera alors convoquée.

«Nous allons décider de la nature et de la journée d’une quelconque action qui sera prise par le CNC. Mais nous ne voulons pas arriver à une telle éventualité», signale le Dr Dahmane.


Iddir Nadir


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