L'une des déclarations phares de la Conférence ministérielle territoriale sur la
sécurité des frontières, qui s'est tenue à Tripoli, a été faite par le ministre
de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, lors d'un point de
presse conjoint avec les représentants des pays ayant participé à cette
rencontre au sommet. «L'Algérie est favorable à la création d'un comité
frontalier bilatéral avec la
Libye en vue d'assurer la sécurité et la surveillance de
leurs frontières communes», a indiqué lundi à Tripoli le ministre de
l'Intérieur algérien. Consciente de ses problèmes de sécurité, la Libye a appelé ses voisins à
une rencontre au sujet des frontières communes poreuses, qui sont devenues
depuis la chute de Mouammar Kadhafi des lieux de transit majeurs pour toutes
sortes de trafics.
La Conférence
ministérielle sur la coopération régionale s'est ouverte lundi, axée sur la
sécurisation des frontières, avec la participation d'autres pays frontaliers ou
non de la Libye
à l'image du Tchad, l'Egypte, le Niger, le Mali, le Maroc, la Tunisie et le Soudan alors
que l'Union africaine, la Ligue
arabe, les Nations unies et l'Union européenne ont participé, quant à elles, en
tant qu'observateurs. A propos de la proposition algérienne, M. Ould Kablia a rappelé que ce type
d'arranagement lie l'Algérie avec des pays voisins, en
citant notamment le Mali et le Niger, ajoutant que ces deux comités frontaliers
bilatéraux ont donné des résultats positifs, notamment en matière de lutte
contre la criminalité. Partageant des frontières communes longues d'un millier
de kilomètres, Alger veut reproduire le même schéma avec la Libye pour la sécurisation
et la surveillance de ses frontières.
Le ministre de l'Intérieur a tenu
à rappeler les moyens humains et matériels mobilisés par l'Etat algérien pour
sécuriser ses frontières. A ce propos, il annoncera que le ministre libyen de
l'Intérieur, Faouzi Abdelali,
effectuera une visite en Algérie «dans quelques semaines» pour approfondir la
discussion bilatérale sur cette aide dans le domaine de la sécurisation des
frontières. Il indiquera, par ailleurs, que les deux pays tiendront «régulièrement
des rencontres bilatérales» pour discuter de ce sujet, tout en réitérant la
position de l'Algérie qui s'oppose à toute tentative visant la sécurité et la
stabilité de la Libye
en étant disposée à l'aider à tous les niveaux, notamment dans les domaines de
la formation militaire, la police, la protection civile et aussi
l'administration. M. Ould Kablia
a souligné qu'AQMI a profité des changements
politiques intervenus en Tunisie et en Libye pour créer de nouvelles poches de
tension dans la région, en se dotant notamment d'armes sophistiquées. Il a
aussi rappelé que les forces de sécurité algériennes ont avorté à maintes
reprises des tentatives de trafic de ces armes.
Cette Conférence ministérielle a
été l'occasion pour Alger de souligner la nécessité de consolider le concept de
frontières sécurisées à travers différentes actions dans la région pour faire
face au terrorisme et ses connexions, notamment le trafic d'armes et de drogue.
La Conférence
a, par ailleurs, recommandé un «plan d'action» qui
consiste notamment à étudier la possibilité de la mise en place d'une
commission au niveau des experts et des spécialistes pour l'échange des idées
et des consultations pour la sécurisation des frontières aux niveaux bilatéral
et régional. Il porte également sur l'étude d'un mécanisme de suivi des
opérations financières ayant trait aux menaces transfrontalières en développant
une approche «commune» pour traiter des problèmes de l'immigration illégale et
la consécration du principe de la «responsabilité commune» entre les pays
d'origine, de transit et d'accueil.
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Posté Le : 14/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com