Algérie

Algérie - Les sous-produits de l’huile d’olive à l’origine d’une pollution considérable: Le programme Diveco propose le compostage





La mission d’étude, menée dans le cadre du programme Diveco, a montré qu’il est possible et viable de valoriser les sous-produits de l’olive, les grignons et les margines, et ce, à la fois pour mettre fin à cette pollution et pour générer des sources de revenus complémentaires pour le secteur oléicole.

Dans le cadre du programme Diveco, financé par l’Union européenne (UE), une mission d’expertise conduite dans les huileries de la région Centre préconise de valoriser les sous-produits d’extraction de l’huile d’olive (grignons et margines) en les transformant en compost.

C’est ce que souligne la délégation de l’UE dans un article publié sur son site Internet, qui précise que “cette mission a été effectuée à la demande de l’Association professionnelle des oléifacteurs de la région centre (Apoc)...”.

En effet dans le cadre du programme Diveco, le Programme d’appui à la diversification de l’économie en Algérie, financé par l’UE, une étude de valorisation des sous-produits de la production d’huile d’olive a été demandée par l’Association professionnelles des oléifacteurs de la région Centre (Apoc).

Cette association avait préalablement bénéficié d’un appui de Diveco pour sa constitution et son fonctionnement.

Dans ses conclusions qui viennent d’être validées en novembre 2014, la mission a aussi imaginé les montages financiers et les solutions techniques pour des unités modèles de compostage.

L’article relève que les sous-produits de la production d’huile d’olive sont à l’origine d’une pollution considérable dans la région Centre.

“La production d’huile d’olive n’est pas sans conséquence pour l’environnement”, constate-t-on. En effet, l’huile une fois extraite du fruit, il reste deux sous-produits, les grignons (peaux, résidus de la pulpe et fragments des noyaux d’olive) et les margines (résidus liquides).

“On estime que pour 15 litres d’huile produite correspondent à 40 kilos de grignons et 70 kilos de margines, soit 110 kilos de déchets”, relève-t-on.

Actuellement, plus d’une centaine de milliers de tonnes de ces résidus sont déversés dans la nature, entraînant une pollution considérable, en particulier dans la région Centre d’Algérie, qui concentre environ 78% des huileries du pays (données 2005), 58% de ces huileries étant de type traditionnel.

“Les conséquences environnementales de ces rejets sont très importantes”, estiment les rédacteurs de l’article, évoquant, entre autres, la destruction des poissons et de la vie aquatique au sens large dans les rivières et les oueds de la région, la détérioration considérable de la qualité de l’eau des nappes phréatiques avec des eaux impropres à la consommation et des terres rendues incultes aux abords des oueds du fait d’une salinité trop importante.

“Les professionnels de l’huile d’olive n’ont, pour le moment, pas d’autre choix que de rejeter ces déchets dans l’environnement. Or, au regard du décret qui définit les valeurs limites des rejets d’effluents liquides industriels (décret n°06-141 du 19 avril 2006), la quasi-totalité des huileries de la région Centre est en infraction avec la loi”.

Conduite en cinq temps, en 2013 et 2014, dans les wilayas de Bouira, Tizi Ouzou et Béjaïa, la mission d’étude a montré qu’il est possible et viable de valoriser les sous-produits de l’olive, les grignons et les margines, et ce, à la fois, pour mettre fin à cette pollution et pour générer des sources de revenus complémentaires pour le secteur oléicole.

Parmi les différents procédés de valorisations possibles de ces sous-produits (production de biogaz trop coûteux dans un pays où le gaz est particulièrement compétitif, combustible ménager difficile à industrialiser, épandage direct dans les vergers), l’étude a conclu que la solution la plus simple et la plus économique réside dans le compostage.

Ce procédé permet de réduire le volume des déchets, de les stabiliser, tout en produisant du compost à des fins agronomiques.

Pour être rentables, ces centres de production du compost nécessiteraient une contribution publique raisonnable (800 DA par tonne de déchet traité), pouvant être considérée comme la contrepartie au “service environnemental” rendu à l’Algérie.

Pour mettre concrètement en forme cette idée, les experts ont étudié en détails un projet pilote d’une unité de compostage capable de desservir environ 8 huileries (soit une capacité de production de 4.000 tonnes par an).

Un architecte a même réalisé des vues en 3D détaillées de la fabrique modèle de compost.

Meziane Rabhi


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