La confection des
passeports et des cartes d'identité biométriques est en passe d'être, en partie,
résolue. C'est l'imprimerie officielle qui en assurera la production, avec
support électronique intégré, et c'est probablement la technologie de
fabrication allemande qui sera retenue pour cela. Il reste la manipulation de
la data, partie «noble» des documents à affecter. Marché délicat. En stand-by.
Le directeur de
l'imprimerie officielle, Mahfoud Karbadj,
vient de rentrer d'une tournée en Allemagne et en Autriche. La virée germanique
était faite d'escales chez les principaux fabricants de machines à même de
confectionner les documents biométriques. D'après une source proche du dossier
des «documents biométriques» le choix s'est porté sur la qualité allemande. Aucun
risque, la meilleure technologie actuellement en usage dans le monde est
fabriquée dans la patrie de Gutenberg.
L'éviction d'un
fabricant national, HB Technologies, cartes à puces et documents ID
biométriques, dans la grande bataille commerciale autour du marché des
documents biométriques, a eu au moins le mérite de tirer la sonnette d'alarme
sur la sécurité des données des Algériens à confier aux entreprises étrangères.
C'est cette même technologie allemande qui est en usage chez HB Technologies, l'acteur
algérien de la filière des supports numériques. Les spécifications techniques
ne seront, évidement, pas similaires en raison des multiples usages. A titre
d'exemple HB Technologies fabrique aussi des puces en usage dans le monde
bancaire et des télécoms sans fil (portables). Pour rappel, avant son éviction
du marché de la biométrie institutionnelle en Algérie, cette société avait
conclu un accord avec le Centre de développement des techniques avancées (CDTA)
dans le cadre d'une coopération pour la mise en Å“uvre d'un système de cryptage
et de reconnaissance de données à 100% algérien.
Le précédent de la
carte Chifa dans les esprits
Ainsi les pouvoirs
publics ont coupé la poire en deux en rapatriant la fabrication des documents
en Algérie et en les confiant à l'imprimerie officielle. Toutefois le doute
subsiste quant à la protection des données qui dépendront en partie des
pertinents choix de logiciels de cryptage des données et leur introduction dans
les documents et les bases de données. Le choix technique du cryptage et de la
protection des données sera-t-il confié à des étrangers ?
Le plus grinçant
dans cette affaire économico-sécuritaire est le fait
que les postulants étrangers sont souvent recalés dans leurs propres pays au
profit d'institutions officielles et souveraines. Il en est ainsi de la France qui confie la
fabrication de ses passeports à l'imprimerie de la Banque de France.
Le feuilleton de
la carte Chifa de la sécurité sociale est pourtant
vivace dans les mémoires et devrait enclencher une réflexion à la dimension
économique et sécuritaire du projet des documents biométriques. La carte Chifa accuse, encore, un retard immense dans sa
généralisation, avec une technologie discutable, du fait même du choix d'un
partenaire de classe inférieure à la taille de l'opération. Cette expérience
grandeur nature n'a eu aucun écho au ministère de l'Intérieur. Le marché de la
numérisation des supports est encore balbutiant en Algérie notamment à cause
des retards pris par le paiement électronique de masse. Un dossier toujours
pendant à cause d'une série de blocages administratifs et de l'absence de
volonté politique de basculer à l'ère de la traçabilité
numérique dans les flux d'argent.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 28/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rafik Boukhichane
Source : www.lequotidien-oran.com