Les Etats-Unis exercent des pressions sur l'Algérie pour qu'elle lève une mesure protectionniste interdisant l'importation de médicaments produits localement par au moins trois opérateurs. Pour le Bureau du représentant américain au Commerce, cette mesure a eu pour conséquence des « pénuries de médicaments essentiels », les quantités produites au niveau local ne couvrant pas la demande.
Les Etats-Unis d'Amérique réitèrent leurs critiques à l'égard d'une mesure algérienne protectionniste interdisant l'importation des médicaments produits localement. Dans son dernier rapport intitulé «Special 301 Report», le Bureau du représentant américain au Commerce (United States Trade Representative, USTR) pointe du doigt cette mesure qui vaut à l'Algérie d'être maintenue sur la « liste de surveillance prioritaire en 2013 » en matière d'application des droits de propriété intellectuelle chez les partenaires commerciaux des USA.
Selon le rapport de l'USTR, qui dépend du gouvernement fédéral, les Etats-Unis continuent d'exhorter les autorités algériennes à répondre aux préoccupations, déjà exprimées depuis 2009, relatives à l'interdiction d'importation d'un nombre « croissant » de produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, une mesure destinée à protéger le marché des producteurs opérant en Algérie.
L'Algérie a pris cette mesure en 2008 et, depuis, la liste de ces produits n'a cessé de croître. Et c'est de là que viennent les préoccupations des USA. La dernière liste comporte 251 médicaments et 12 dispositifs médicaux « fabriqués localement », selon l'arrêté du 8 mai 2011 relatif à l'interdiction d'importation des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine fabriqués en Algérie.
L'USTR va jusqu'à critiquer la condition de « production locale » exigée par les autorités algériennes et qui a révélé, selon les rédacteurs du document, l'incapacité des fabricants locaux à répondre à la demande du marché, ce qui a provoqué, entre autres problèmes, « des pénuries de médicaments essentiels ».
Importations contre production nationale
Les USA font ainsi pression sur les autorités algériennes afin qu'elles lèvent cette interdiction en défaveur des laboratoires étrangers, dont ceux américains. L'Algérie, quant à elle, voudrait faire fléchir la facture des importations qui ne cessent de croître, en commençant par interdire l'importation de médicaments fabriqués par au moins trois opérateurs locaux.
Cependant, cette mesure n'a pas fait baisser les importations de médicaments. Les statistiques de 2012 du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) relevant des Douanes algériennes montrent un volume d'importations de produits pharmaceutiques en « forte hausse » à 35.540 tonnes contre 24.468 tonnes en 2011, soit +45%. La facture des produits pharmaceutique a atteint, en 2012, près de 2,23 milliards de dollars, contre 1,96 milliard de dollars en 2011, soit +13,6%.
Le gouvernement algérien a élaboré une stratégie pour promouvoir l'industrie pharmaceutique, en faisant appel à des partenaires étrangers leaders dans le domaine afin d'installer des unités de production en Algérie, l'objectif étant de parvenir à satisfaire 70% des besoins du marché par la production nationale à l'horizon 2014. Les USA ont signé en 2011, dans le cadre de cette stratégie, un partenariat avec l'Algérie pour faire émerger un pôle biotechnologique, un projet des plus importants hors secteur des hydrocarbures.
La lutte contre la contrefaçon
Les Etats-Unis se disent « particulièrement préoccupés » par la suspension par l'Algérie du traitement des demandes d'enregistrement de médicaments des fabricants étrangers. De même, le rapport de l'USTR souligne le manque de protection contre l'utilisation commerciale déloyale des données fournies afin d'obtenir l'autorisation de commercialisation pour les produits pharmaceutiques.
En dehors du secteur du médicament, l'USTR estime que l'Algérie devrait renforcer la protection du droit de la propriété intellectuelle et déployer encore des efforts pour le faire respecter afin de lutter efficacement contre la piraterie et la contrefaçon généralisée. Les rédacteurs du rapport estiment, toutefois, qu'à la fin de 2012 et au début 2013, une étape positive notable a été franchie par le lancement d'une campagne de sensibilisation contre la contrefaçon, qui a abouti à la saisie et à la destruction de marchandises contrefaites. « Si elle se prolonge, une telle campagne pourrait contribuer à freiner la hausse enregistrée au cours des deux dernières années du nombre de marchés physiques en Algérie de biens piratés », souligne le document.
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Posté Le : 04/05/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Ferhat
Source : www.maghrebemergent.info