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Algérie - Le phénomène s’accentue pendant l’été: Alerte aux intoxications alimentaires



Algérie - Le phénomène s’accentue pendant l’été: Alerte aux intoxications alimentaires


Ce phénomène revient chaque année et inquiète au plus haut point les professionnels de la santé. Le degré de gravité d’une toxi infection dépend du germe ou de la toxine en cause, mais aussi des capacités de défense de l’organisme de la personne atteinte.

Selon les statistiques officielles, l’Algérie enregistre annuellement entre 5.000 et 10.000 cas d’intoxications alimentaires, particulièrement durant la saison estivale. En cette période, beaucoup d’Algériens s’orientent vers des restaurants et des fast-foods, en plus des fêtes collectives où les conditions d’hygiène sont presque absentes.

Les causes sont nombreuses: manipulations multiples lors de la préparation, cuisson insuffisante, consommation tardive après préparation, rupture de la chaîne de froid, mauvaise conservation des aliments, préparation à l’avance des repas sans être bien conservés, contact direct entre les aliments sensibles et les aliments frais non lavés, tels que le contact viande-légumes, qui constitue une contamination croisée.

Les aliments sensibles pouvant être à l’origine des intoxications alimentaires sont les pizzas, la mayonnaise, les œufs, les pâtisseries, les viandes (viande hachée), les crèmes et glaces, les conserves, le couscous dans les fêtes familiales, ainsi que les produits laitiers (yaourts).

Ce phénomène revient chaque année et inquiète au plus haut point les professionnels de la santé. Le degré de gravité d’une toxi-infection dépend du germe ou la toxine en cause, mais aussi des capacités de défense de l’organisme de la personne atteinte. Les conséquences peuvent aller du simple trouble gastro-intestinal à des complications graves pouvant nécessiter une hospitalisation.

- Absence de culture de consommation

Dans ce contexte, l’association nationale pour la protection des consommateurs El Aman a lancé une campagne de sensibilisation. Dans les flyers destinés à une large diffusion et généralement affichés ou distribués dans les lieux publics, il est recommandé lors des achats de s’abstenir «d’acheter les aliments périssables non exposés à l’intérieur des frigos, les baguettes de pain vendues sur les trottoirs et en dehors des boulangeries, les bouteilles d’eau et les boissons exposées et transportées au soleil, les produits non identifiables et qui ne disposent pas d’étiquetage, la viande rouge qui ne porte pas le sceau du vétérinaire, le poulet non vidé et les viandes hachées préparées à l’avance».

Selon cette association, l’Algérie a déjà enregistré un grand nombre de cas d’intoxication collective avant même la saison estivale et les choses «s’annoncent très mal».

Contacté par El Watan, Hacène Menouar, président de cette association très active sur le terrain national, fait un premier constat: «Nous voyons que la culture de consommation n’est pas au même niveau qu’on aurait espéré, en plus du retrait du contrôle. Il n’y a pas eu beaucoup d’efforts constatés dans le domaine de la protection du consommateur contre les intoxications alimentaires. Les choses n’ont pas vraiment évolué si je compare avec les années précédentes, mises à part quelques familles et personnes, qui collectivement ou individuellement essaient quand même de faire très attention et d’être vigilantes, la majorité de la population ne fait pas du tout attention, on s’approvisionne dans les commerces informels en allant chercher moins cher même au dépens de la santé, on néglige tout ce qui est hygiène et salubrité.»

Les bureaux d’hygiène communaux sont carrément absents.

«La loi dit que le boucher doit hacher la viande devant le client et nous, en tant qu’association, on dit depuis 5 ans qu’on doit carrément interdire la vente de la viande hachée pendant les trois mois de l’été parce que c’est un produit qui pose beaucoup de problèmes, parfois mortels», précise-t-il.

«Ces gens dépensent beaucoup d’argent pour s’exposer à des dangers de mort. Ce n’est pas uniquement une question de pouvoir d’achat mais de culture des Algériens, imaginez quelqu’un qui achète des amandes à 1.600 DA le kilo, un produit très bon pour la santé, mais il les transforme avec du sucre pour en faire des gâteaux et les rend ainsi très nocifs, le problème est dans l’inconscience», poursuit-il.

Durant l’été, beaucoup d’Algériens aiment sortir en famille en soirée pour manger dehors (grillades et glaces), ce qui constitue de grandes sources d’intoxications alimentaires. Manger dehors expose à plus de risques car il y a rarement un contrôle efficace dans les restaurants.

La merguez traditionnelle a une durée de vie réglementaire de 8h (à consommer le jour même). Au-delà de 100 kg de production (merguez traditionnelle), cela devient un risque d’intoxication permanent. D’où viennent les boyaux? Qui peut prouver que ces boyaux naturels traités proviennent d’ovins ou de bovins ou d’autre chose?

Le barbecue, c’est super sympa! Beaucoup d’Algériens aiment ce repas convivial, essentiellement en été. Mais un barbecue peut être suivi d’une intoxication alimentaire.

De leur côté, les contrôleurs du secteur du commerce ne tentent aucune action contre les vendeurs à la sauvette, sous prétexte qu’ils n’ont pas de registre de commerce, donc pas soumis au contrôle.


Kamel Benelkadi


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