Lors d’une récente rencontre dédiée à l’évaluation du secteur du tourisme, Mohamed Benmeradi, ministre de tutelle, a été critique.
S’il reconnaît qu’il y a eu une certaine évolution, il a mis en garde les cadres et les opérateurs contre la tentation de «tomber dans le piège de l’autosatisfaction, parce que nous sommes encore loin d’avoir atteint les objectifs arrêtés pour relancer une destination touristique capable d’absorber la demande intérieure, de répondre aux marchés étrangers, de transformer les potentialités énormes et variées en produits attractifs et compétitifs, de rehausser l’artisanat d’un patrimoine esthétique à un secteur créateur de richesses et d’emplois et de stimuler le développement local».
Selon le ministre, nous sommes encore au début du processus et les opérateurs doivent «travailler plus pour l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des ressources humaines, en particulier dans les domaines des services et des compétences marketing, d’assurer la continuité et la croissance pour que le secteur puisse contribuer à 5% du produit intérieur brut à l’horizon 2020».
Et pour mettre tous les problèmes sur la table, il a annoncé la tenue d’assises nationales sur le tourisme les 14 et 15 avril, avec la participation de tous les acteurs et intervenants dans le secteur et des représentants du mouvement associatif.
Si M. Benmeradi parle ainsi, c’est qu’il a constaté que la cadence du développement du secteur est trop lente par rapport aux objectifs fixés par le gouvernement, qui donne de l’eau au moulin de ceux qui veulent accréditer la thèse que le secteur n’est pas une priorité nationale.
Il faut aller plus vite et cesser de tourner en rond. Ce constat a été fait aussi parce que M. Benmeradi fait une excellente lecture des statistiques.
Parmi les orientations données, figure la nécessité de fournir à la tutelle des informations les plus précises possibles dans des délais raisonnables. A cet égard, la création d’un système d’information pour l’échange rapide d’informations et de statistiques précises est prévue dans le cadre de la coopération internationale ; il servira d’outil de prise de décision. Mais le ministre n’est pas dupe.
Il sait que le succès de ce système dépend de l’efficacité de son application au niveau local. Il exhorte les directeurs au niveau des wilayas de soutenir les porteurs de projets et de les accompagner au niveau de l’administration locale et des institutions bancaires.
Dans ce cadre, quelque 220 milliards de dinars ont été investis par des opérateurs privés dans le tourisme en Algérie de 2008 à 2012, dont 25% proviennent d’investisseurs étrangers.
«Nous tenons à saluer le secteur privé pour sa contribution dans le développement du tourisme en Algérie, en consentant notamment 220 milliards de dinarspour la réalisation de 713 projets touristiques», a-t-il indiqué dans une déclaration à la presse, en marge d’une rencontre dédiée à l’évaluation du secteur.
M. Benmeradi a demandé de «veiller à l’achèvement du processus de classification et de reclassification des établissements hôteliers au plus tard à la fin de la première moitié de l’année en cours et de sensibiliser les opérateurs pour s’engager dans le plan qualité tourisme».
Bien que la concurrence soit très vive dans le secteur du tourisme, les ressources naturelles et culturelles que recèle l’Algérie devraient, sous réserve d’une valorisation adaptée, se transformer en avantages compétitifs permettant à notre pays de gagner des parts de marché dans un secteur en croissance continue et qui a bien résisté aux effets dévastateurs de la crise économique et financière qui frappe le monde depuis 2008, estime-t-il.
Dans le cadre du programme d’appui à la diversification de l’économie en Algérie (Diveco 1), le secteur a des besoins dans trois grands domaines: renforcement des capacités institutionnelles du ministère du Tourisme et de l’Artisanat en matière d’information, de qualité et de supervision; consolidation de la promotion de l’image touristique de l’Algérie comme destination tant pour le tourisme domestique que pour le tourisme international et renforcement des structures chargées de l’aménagement touristique.
Après avoir bien étudié ses dossiers, M. Benmeradi a conscience que le développement du tourisme en Algérie ne saurait se réduire à des participations répétitives et symboliques aux foires internationales, ni à jongler avec des chiffres approximatifs.
Il faut passer du discours à l’action et immédiatement.
Kamel Benelkadi
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Posté Le : 27/03/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © Photo : H. Lyes ; texte: Kamel Benelkadi
Source : El Watan.com du mardi du 26 mars 2013