Le guépard est une espèce rare inscrite sur la liste rouge, menacée d’extinction par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Le guépard saharien (Acinonyx Jubatus Hecki), appelé également Amayas, est une espèce menacée qui compte pas plus de 200 individus à travers le monde. Il a été localisé à l’extrême sud, en 2020, 10 ans après son signalement.
Cette découverte majeure est l’un des acquis phares du projet de la direction nationale des parcs culturels algériens (PPCA), dirigée par M. Salah Amokrane et des experts et chercheurs algériens.
A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du guépard qui coïncide avec le 4 décembre de chaque année, la DNP a rappelé, hier, l’intérêt écologique du guépard saharien et sa valeur identitaire pour les populations locales, à travers la diffusion d’une vidéo sur son site officiel afin de sensibiliser sur son importance. La DNP a également appelé à conjuguer les efforts pour préserver Amayas au sein de parcs culturels de l’Ahaggar et du Tassili N'Ajjer.
En effet, suite à la découverte du guépard, la Direction nationale du projet des parcs culturels algériens, a lancé une expertise, la première du genre en Algérie sur le guépard Lycaon d’Ahagar. Aucun secteur, ni institution n’ont engagé un travail pareil. Le chargé de la planification à l’Unité centrale du projet, Abdennour Mousouni, a souligné que l’objectif de cette expertise vise «l’élaboration d’un plan de conservation du Guépard Lycaon, pour le Sahara central algérien et le renforcement des techniques et capacités de suivi des deux espèces au niveau des offices des parcs culturels». Le responsable a également précisé qu’une première base de données et une carte de répartition ont été constituées à l’issue de cette expertise. La base de données compte plus de 23.000 photos repérées par des caméras pièges placées à des endroits stratégiques ayant donné des preuves de son existence. Entamée en 2017, la stratégie de conservation du guépard a des missions scientifiques sur le terrain par une équipe pluridisciplinaire dans deux sites, en l’occurrence l’Ahaggar et dans le Tassili. En 2018, le même protocole scientifique a été déployé dans le Tassili, précise le même responsable, avec des équipements techniques développés et acquis par le projet des parcs culturels. La dernière mission conjointe a été effectuée du 15 mars au 9 avril 2020.
- Une préoccupation majeure
La protection du guépard est l’une des priorités majeures du projet. Le DNP, M. Salah Amokrane, a indiqué que «le Tassili et l’Ahagar sont les dernières régions d’Algérie qui abritent cette espèce. Une étude a été engagée afin de mettre en place un plan d’action dans les parcs. Elle sera intégrée dans le plan national et régional car le point focal de cette question est la Direction générale des forêts. Nous travaillons sur le terrain, c’est une première en tant qu’institution», assure-t-il.
Le directeur a relevé «la dynamique des autorités algériennes pour la conservation avec le renforcement récent du cadre législatif pour l’application de la loi».
L’Algérie s’est engagée dans la sauvegarde du patrimoine écologique naturel en général, et de la faune en particulier. A ce titre, elle s’est impliquée dans différents processus et a pris des initiatives tant aux niveaux national, régional qu’international. M. Amokrane a souligné que des travaux ont été déjà lancés par des étrangers, mais cette étude a été réalisée par des Algériens avec un matériel algérien. «Nous allons également travailler au Tassili pour la mise en œuvre d’un plan de protection de cette espèce phare et emblématique propre à la région d’Afrique du Nord, d’où l’intérêt de protéger et de garder cette espèce». La présence du guépard peut être à l’origine d’autres programmes d’écodéveloppement, qui peuvent intéresser les touristes et les chercheurs, soutient le directeur. L’objectif est d’arriver à «l’élaboration de lignes directrices pour la protection du guépard. On veut associer la société civile, les partenaires et la population dans un territoire. Un travail de sensibilisation est de mise», insiste-t-il.
M. Amokrane a mis en avant le rôle des populations locales en tant que «garantes directes de la survie du guépard et du maintien de son habitat», rappelant que le plan de conservation intégrée implique les populations locales.
Photo: Conjuguer les efforts pour préserver Amayas au sein des parcs culturels de l’Ahaggar et du Tassili N'Ajjer.
Neila Benrahal
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Posté Le : 07/12/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Neila Benrahal
Source : https://www.elmoudjahid.dz/ publié le 4 décembre 2021