Le dispositif de
mise à niveau de 5 milliards de dollars cible 20.000 PME. Trop, estime le Forum
des chefs d'entreprises qui veut une action plus ciblée et plus efficace qui ne
concernerait que les entreprises viables et prometteuses.
Un chiffre est
avancé : près de 5000 entreprises, quatre fois moins que l'objectif officiel. Ici,
les arguments du FCE.
Dans un document
adressé au gouvernement le FCE, après les réserves déjà formulées en avril
dernier, revient à la charge et relève le peu d'engouement provoqué jusqu'ici
par le programme de mise à niveau des PME. Il propose une révision de la
démarche et met en garde contre la tentation de «faire du nombre». Annoncé par
le gouvernement le 11 juillet 2010, le programme quinquennal 2010-2014 de mise
à niveau des PME est destiné à : «préparer les entreprises nationales à
affronter la compétition internationale et à permettre la diversification de
nos exportations». L'Etat algérien qui fixe un objectif de mise à niveau de 20 000
petites et moyennes entreprises (PME)durant la période
2010-2014, est ainsi disposé à «engager, à cette fin, plus de 380 milliards de
dinars (plus de 5 milliards de dollars) de ressources publiques en concours
directs et en bonification sur les intérêts des crédits bancaires» Le programme
court le risque de connaître de sérieuses difficultés d'exécution , selon le
Forum des chefs d'entreprises( FCE). «Il nous paraît difficile, eu égard aux
conditions qui président actuellement à la réalisation du programme de mise à
niveau en cours et au chiffre pour le moins ambitieux de 20 000 entreprises
fixé comme objectif à atteindre en 2014, d'être au rendez-vous de cette
échéance alors que déjà on enregistre plus d'une année de retard dans la mise
en Å“uvre, à moins de lancer des actions tous azimuts sans objectifs précis et
sans rechercher l'efficacité qui en est attendue, ce qui évidemment n'est pas
souhaitable».
UNE DEMARCHE PLUS QUALITATIVE
L'organisation
patronale fait état d'appréhensions «perceptibles déjà chez beaucoup
d'opérateurs économiques quant à l'efficacité attendue de ce programme, ce que
vérifie d'ailleurs la faiblesse des adhésions enregistrées à ce jour» et se dit
«soucieuse de voir les moyens dégagés par l'Etat se traduire en un véritable
plan de relance de l'entreprise algérienne et souhaite proposer des correctifs
au programme préconisé ainsi qu'au dispositif de mise en Å“uvre mis en place». En
réalité, c'est une révision complète de la démarche et des objectifs que
propose le FCE qui insiste sur l'importance d'une approche plus qualitative que
quantitative. «L'objectif premier d'une mise à niveau est de faire émerger des
champions. La mise à niveau doit cibler des entreprises structurées et viables,
elle ne doit pas donner la primauté au quantitatif au détriment du qualitatif.».
Pour le FCE, le nombre d'entreprises visées par le programme de l'Etat devrait
être révisé en baisse au profit d'un meilleur ciblage. L'organisation patronale
estime que «pour offrir les meilleures conditions de succès au nouveau
programme, le nombre d'entreprises à cibler devrait se situer aux environs de 5
000». Dans le même esprit, les critères d'éligibilité devraient en conséquence
être révisés et exclure les entreprises de moins de 10 salariés ,dans le but
d'éviter les «saupoudrages», tout en prenant en considération les demandes
d'adhésion des entreprises de plus de 250 salariés actuellement exclues des
actions de mise à niveau.
RENFORCER
L'ATTRACTIVITE DU PROGRAMME
Plus resserré et
plus ciblé, le programme se donnerait également les moyens de renforcer son
attractivité et d'augmenter les ressources mises à la disposition des
entreprises sélectionnées. Le FCE considère de ce point de vue que «le versement
d'une avance (par exemple de 30%) sur les primes à payer pour la réalisation du
plan de mise à niveau comme cela a été le cas dans l'ancien dispositif de mise
à niveau, est un élément important dans le processus de motivation et
d'adhésion des entreprises au programme». Dans sa version actuelle le programme
ne prévoit aucune avance, ce qui peut expliquer le succès très mitigé qu'il a
remporté jusqu'ici. Les propositions du FCE visent surtout à augmenter très
sensiblement le niveau de l'aide apportée par l'Etat aux différentes actions de
mise à niveau .Dans ce domaine, les patrons algériens dénoncent les «confusions
et les amalgames» qui caractérisent le dispositif actuel et proposent de porter
l'aide de l'Etat à 80% pour les diagnostics,70% pour les investissements
immatériels et 20 à 30% pour les achats d'équipements tout en relevant
significativement les plafonds concernant ces différentes actions. Pour donner
une idée des révisions du dispositif proposé par le FCE, les plafonds
d'investissements matériels éligibles à l'aide de l'Etat prévus par le
dispositif actuel ne dépassent pas 30 millions de
dinars. Le FCE propose de les porter à 200 millions de dinars. Un changement
d'échelle de l'aide de l'Etat qui suppose une évolution de la doctrine des pouvoirs
publics algériens plus attentifs aujourd'hui aux «performances» statistiques
qu'à l'efficacité réelle des dispositifs mis en place.
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Posté Le : 20/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Taleb
Source : www.lequotidien-oran.com