Algérie - Le coup de gueule de Hafidh Derradji: "A/S de la présidentielle"

Parallèlement à ces interventions, organisées ou spontanées, plusieurs personnalités publiques ont élevé la voix cette semaine pour pousser un coup de sang et dire «basta !»


Parmi elles, Hafidh Derradji qui, dans une cinglante lettre ouverte au président de la République, assène: «En vous entêtant à rempiler en dépit de votre état de santé et en dépit des choix erronés qui ont émaillé votre triple mandat, vous avez manqué de respect à votre peuple» (posté le 23 février sur TSA).

Et d’ajouter: «Le 17 avril au matin, tout porte à croire que les cameramans et photographes ne glaneront pas l’image traditionnelle d’un président-candidat glissant l’enveloppe dans l’urne à moins de… déplacer le bureau de vote à la résidence d’Etat.

Le 17 avril au soir, tout porte à croire que le Président plébiscité ne s’adressera pas de vive voix aux Algériens pour les remercier de lui avoir accordé une «majorité réelle, franche et transparente», à moins de délocaliser le QG du candidat vainqueur au niveau de la résidence d’Etat.»

Dans la version en langue arabe de sa lettre ouverte, le célèbre commentateur sportif martèle: «Moi, le simple citoyen, et d’autres Algériens comme moi, qui rêvent de revenir au bercail et humer l’air du pays dont ils ont été privés par ceux-là mêmes qui vous entourent, notre retour va être différé jusqu’à nouvel ordre et notre absence va se poursuivre après votre décision de vous porter candidat et de rester à votre poste parce que nous n’accepterons pas l’alliance avec la médiocrité (…) et nous n’entrerons pas dans la maison de l’obéissance que nous offre votre entourage (…).

Monsieur le Président, votre quatrième mandat va m’obliger à vous prier, la mort dans l’âme, de me soustraire de la liste des citoyens que vous allez diriger parce que je ne tolérerai pas pour mon pays qu’il continue à vivre sous le joug du pouvoir absolu et de la corruption la plus indécente.»

Bref, tout porte à croire que nous sommes en train d’assister à un moment d’accélération de l’histoire. La résistance citoyenne est en marche.

Merci, Monsieur le Président ! 

M. B.