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Algérie - Le blogueur Merzoug Touati: «Je continuerai à militer et je créerai un autre blog»



Algérie - Le blogueur Merzoug Touati: «Je continuerai à militer et je créerai un autre blog»


Le blogueur Merzoug Touati «Je continuerai à militer et je créerai un autre blog»

Le blogueur Merzoug Touati, qui vient d’être libéré après avoir purgé deux ans de prison ferme, ne compte pas se résigner au mutisme.

«Je continuerai à militer et je créerai un autre blog. Le combat continue», a-t-il répondu, avant-hier, aux questions des journalistes lors d’une conférence de presse organisée à Béjaïa par le comité de soutien qui a milité pour sa libération.

Le tribunal de Skikda l’a condamné, pour rappel, à 5 ans de prison, dont 3 avec sursis, réduisant la peine de 5 ans de prison ferme qui a été de 7 ans en première instance.

Il continue à clamer son innocence et dit qu’il n’a «rien fait de grave», malgré le maintien par le tribunal de l’accusation grave d’intelligence avec l’ennemi.

«Mes concitoyens savent que je suis innocent, mais eux, ils veulent me faire une cicatrice», déclare-t-il, considérant que «tant que ce régime demeure, il ne faut pas s’attendre à quelque chose de positif».

Depuis son arrestation, son blog (hogra.com) a été supprimé avec tout son contenu, dont l’interview avec un diplomate israélien, dont la révélation de l’existence, dans le passé, d’un bureau de liaison israélien à Alger avait dérangé les autorités.

«J’ai activé sur les réseaux sociaux avec mon identité, je n’avais rien à cacher et si c’était à refaire je le referai», a-t-il affirmé.

A propos de l’interview du diplomate israélien, il a rappelé qu’il l’avait faite pour enquêter sur les déclarations de Abdelmadjid Tebboune, ministre du Commerce à l’époque, soutenant que les manifestations de janvier 2017 étaient une manipulation israélienne.

«J’ai fini par découvrir que l’ordre de mon arrestation venait de Abdelmadjid Tebboune», a-t-il soutenu.

Merzoug Touati est revenu sur les circonstances de son arrestation en janvier 2017.

«J’avais été embarqué par des hommes en civil qui m’ont menotté et emmené mon petit frère de neuf ans. Et tout cela n’a pas été consigné dans le PV d’audition», rappelle-t-il.

Il avait observé 11 grèves de la faim pendant son incarcération.

«Pour arracher mes droits, il fallait à chaque fois que je fasse grève», dit-il.

Du bâclage de son dossier d’instruction au sentiment d’injustice induit par son incarcération, en passant par la plainte non aboutie contre le groupe médiatique Ennahar pour divulgation du secret de l’instruction, et la rétention par l’administration carcérale de son courrier, les raisons de ses grèves ont été nombreuses.

«Les grèves m’ont éreinté, ce n’était pas facile», confie-t-il.

Il a été poussé à cet ultime recours y compris pour réclamer du parquet la notification de l’ordonnance qui avait annoncé l’incompétence du tribunal dans l’affaire Ennahar.

«Il m’a fallu faire une grève de 10 jours pour l’avoir», témoigne-t-il.

A la prison de Blida vers laquelle il a été transféré, il affirme qu’on lui a caché la réponse de la Cour suprême qui a cassé le jugement du tribunal de Béjaïa. Merzoug Touati estime que si on vient à ouvrir «le dossier des droits de l’homme dans la prison de Blida», il y aura beaucoup à dire.

K. Medjdoub


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