Algérie

Algérie - La taille des PME, autre facteur de la "non employabilité" des diplômés universitaires



Algérie - La taille des PME, autre facteur de la
L'université a besoin d'adapter la formation aux besoins des entreprises (Ph. DR)Selon Mohamed Belaid Belmihoub, la constitution du tissu productif national avec des systèmes productifs artisanaux ne permettent pas l'insertion des jeunes diplômés de l'université. Le chômage des diplômés universitaires est aussi un problème de la nature du tissu productif national. S'exprimant ce mercredi sur les ondes de la radio nationale, M.Belmihoub estime que le tissu de PME du secteur productif, constitué à 96 % de TPE (Très petite entreprise), ne permet pas l'insertion des milliers de diplômés qui sortent chaque année des universités et centres de formation. Ce phénomène est d'autant plus grave que le taux de chômage chez les jeunes ayant un niveau universitaire est le plus élevé, avec 25 % (le taux de chômage national est de 10 %).
Selon M. Belmihoub, l'université algérienne forme suffisamment de compétences dans les domaines techniques et technologiques, soit 35 % des 1,3 million d'étudiants en formation. Mais il reconnait que l'université algérienne « n'est pas celle du 21e siècle » en ce sens qu'elle n'est pas adaptée pour la formation à la carte. De l'autre côté, les entreprises algériennes disposent de systèmes productifs « artisanaux », ce qui engendre une insertion « difficile » des diplômés du supérieur, notamment ceux des filières techniques.
PME cherchent agents de maîtrise
Ainsi, a-t-il observé, les besoins du marché de travail s'orientent automatiquement vers les profils de la formation professionnelle. Les entreprises déplorent, de leur côté, le manque de compétences sur le marché de l'emploi. Elles sont 37 %, selon une enquête de l'Office national des statistiques (ONS), à déclarer ne pas trouver une main d''uvre qualifiée. Leurs besoins sont essentiellement des agents de maîtrise issus de la formation professionnelle.
Selon Belmihoub, le secteur n'arrive pas à former assez pour le marché du travail du fait de l'image d'échec que symbolise la formation professionnelle dans la société algérienne. « Il faut valoriser l'image de la formation professionnelle », a-t-il recommandé, ajoutant que le faible niveau de rémunération du secteur privé oblige les jeunes à aller vers l'informel.
Une enquête de l'ONS a révélé cette semaine que le secteur privé paye moins que le public. Et ce sont les personnels de maîtrise et d'exécution qui sont les plus mal rémunérés avec un salaire ne dépassant pas les 25.000 DA. Les entreprises du secteur privé bénéficient, en sus, dans le cadre des contrats DAIP (Dispositif d'aide à l'insertion professionnelle), d'une main d''uvre très bon marché dont la rémunération est assurée en grande partie par l'Etat. « Ce dispositif est à revoir », préconise Belmihoub, suggérant d'aller vers des CDI avec une rémunération assurée par l'Etat à hauteur de 50 %.


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