Algérie - Associations de la société civile

Algérie - La société civile veut se faire une place



Algérie - La société civile veut se faire une place




Les Algériens pourront-ils participer activement à construire la démocratie dans leur pays, à contrôler et défendre l'intérêt général public de l'Algérie, à travers la société civile?

Cette question a été largement débattue, hier, lors du séminaire sur «La société civile et élections, perspectives et échanges d'expériences», organisé par l'association Adwaa Rights pour la démocratie et les droits de l'homme en partenariat avec l'Institut national démocratique (NDI), à l'hôtel El Biar à Alger.

Les intervenants à ce séminaire n'ont pas eu à trancher sur cette question, mais, M. Abderrahmane Arar, président du réseau Nada, a parlé des faiblesses en ce qui concerne les associations algériennes. Il a fait remarquer que sur 96.000 associations que compte l'Algérie 1.000, sont des associations nationales dont 120 associations seulement ont une présence permanente sur le terrain. Et d'ajouter que seulement 14% de ces associations prennent en charge la thématique de la jeunesse. Il a estimé que «120 associations en activité permanente, est très peu pour plus de 35 millions d'habitants et pour un pays considéré comme stratégique en Afrique». Il regrette cette situation, notamment quand on sait que de nombreux problèmes guettent l'Algérie sur le plan interne et externe «allant du problème de la violence de la société, au problème des changements dans le Maghreb et le Sahel, avec tous les impacts qui pèsent sur l'Algérie». Il poursuit «dans cette conjoncture assez difficile pour notre pays, on parle encore du problème d'associations sans siège, de conflits internes dans les associations, le président de l'association en état de fuite avec le cachet».

Pour le président du Réseau Nada «c'est ce genre de problèmes qui bloquent les tentatives de construire une véritable démocratie avec l'élément moteur qui est la société civile, dans notre pays».

Il sollicite les pouvoirs publics pour développer une véritable société civile. «Ils invertissent pour le développement du pays, mais ils ont oublié qu'il faut commencer par l'acteur qui va porter ce développement», dira-t-il.

Mme Nadia Aït Zai du CIDDEF a affirmé pour sa part que la société civile en Algérie est très jeune. «Si la société civile marocaine à 50 années de vie, la notre a seulement 13 années seulement», explique l'intervenante.

Elle ajoute «la liberté d'association, qui a commencé à se manifester dans les années 89 et 90, a été mise à mal par la loi d'abord et elle a été stoppée carrément de 94 jusqu'à l'année 2000 par la violence». Et de poursuivre «la prise de conscience a commencé vers la fin de l'année 2000, où le travail d'organisation et d'association a commencé à se manifester jusqu'à 2013».

La conférencière s'est dite favorable pour la création de réseaux et de coalitions associatives afin que ces organisations puissent faire porter leurs voix «pour modifier la législation, les lois et la politique publique».

Justement, Nourridine Benbraham, le président d'Adwaa Right, a affirmé que son réseau compte une trentaine d'associations, un acquis pour la société civile en Algérie. Nourridine Benbraham dira que le réseau qu'il dirige va mener «Le plaidoyer de l'année 2013». C'est en fait, la création d'un groupe de thématiques qui regroupera des juristes, des avocats qui vont travailler à faire un comparatif entre les lois jordaniennes, marocaines et libanaises au niveau des pratiques sur les élections».

Benbraham précise que ces pays ont engagé ce travail en 2007, ils ont fait les changements nécessaires sur les lois et les pratiques. «Aujourd'hui, la société civile dans ces pays est en train de produire des rapports indépendants, autonomes, neutres pour renforcer la crédibilité des élections et la promotion des droits politiques des citoyens».

Pour le cas de l'Algérie, Benbraham a affirmé «qu'on n'est pas très loin, nous avons des bénévoles, nous avons des associations, nous avons l'environnement et nous avons la cohésion d'un dialogue avec les autorités algériennes et les décideurs, à l'image des parlementaires et les élus. Il nous reste à conjuguer cet effort et ce partage pour le traduire dans l'année 2013 et se préparer au prochain rendez-vous électoral.

Il conclut, «nous avons économisé du temps, ce qui a été fait en 5 ans dans ces pays, a été fait en une année en Algérie». Et de poursuivre «on va renforcer cette coalition par l'élargissement de l'observatoire de contrôle des élections aux 48 wilayas du pays et pourquoi pas la préparation de 5.000 ou 6.000 volontaires pour l'observation des prochaines élections en Algérie.

Pour rappel, le Réseau Adwaa Right ou plutôt l'observatoire de la société civile pour les élections a déjà assuré l'observation des élections législatives, et son 1er rapport a été publié sur le site web du Réseau.




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