L’acteur français Gérard Depardieu est au cœur d'une polémique en Algérie, où il a participé au tournage du film consacré à la vie du dernier bey de Constantine. Sa nationalité et les récentes plaintes pour viol à son endroit sont en cause.
De nouveaux ennuis pour Gérard Depardieu. La participation de l’acteur depuis le 1er septembre en Algérie au tournage du film consacré à la vie d’Ahmed Bey, dernier bey de Constantine entre 1826 et 1837, qui lutta en particulier contre l’expansion française en Algérie, fait polémique.
Les critiques fusent sur les réseaux sociaux : il est reproché aux producteurs du film d'avoir fait appel à un comédien étranger pour relater ces épisodes de l'histoire algérienne.
Une tempête médiatique qui a pris suffisamment d’ampleur pour provoquer la réaction du ministre de la Culture algérien, Azzedine Mihoubi : il a défendu la présence de Gérard Depardieu au casting. Le ministre a notamment estimé que la présence d’une vedette internationale pouvait permettre au film de rencontrer le succès.
"C’est un acteur étranger, Anthony Quinn, qui a permis au film Le Message, consacré à la vie du prophète Mahomet, d’avoir une reconnaissance mondiale. Cela a-t-il provoqué une polémique à l’époque ?", a ainsi interrogé le ministre en référence au film de Moustapha Akkad, sorti en 1977.
Plus de 125 articles dans la presse internationale grâce à la présence de Depardieu
Azzedine Mihoubi a estimé que la production du film Ahmed Bey faisait aujourd’hui le même pari. Il a également défendu l’image de Gérard Depardieu, assurant que l’acteur français était "un ami de l’Algérie", connu pour avoir pris des positions importantes et courageuses sur l’Algérie.
"Mon bonheur est que le tournage du film sur Ahmed Bey a fait l’objet de plus de 125 articles dans la presse internationale, grâce à la présence de Depardieu, a ajouté la productrice du film, Samira Hadji Djilani, dans une déclaration à TSA. C’est une belle campagne pour mon film. Avec tout l’argent du monde, je n’aurais pas assuré le travail que cet acteur m’a fait."
"Certains nous parlent de mécanismes pour rendre un film international, qu’ils nous les montrent, a poursuivi la productrice interrogée par TSA. L’Algérie a réalisé des dizaines de films qui sont restés dans les tiroirs. D’autres évoquent l’affaire de l’agression sexuelle. J’aurais bien aimé que ces gens parlent, le reste de l’année, sur les dizaine de cas de filles violées et d’affaires de pédophilie en Algérie, passés sous silence", a-t-elle dénoncé".
Également mise en cause pour le montant de son contrat, Samira Hadji Djilani a enfin affirmé que "le contrat de Gérard Depardieu est pris en charge par un sponsor privé".
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Posté Le : 05/09/2018
Posté par : litteraturealgerie
Source : © Thierry Roge, BELGA/AFP | Gérard Depardieu à Bruxelles, le 25 juin 2018. Texte par FRANCE 24