Algérie

Algérie : La grève des cheminots menace de se propager à tout le pays



Algérie : La grève des cheminots menace de se propager à tout le pays
La paralysie du trafic ferroviaire au troisième jour de la grève enclenchée à Alger et élargie aux wilayas d'Oran et de Souk Ahras a induit un important préjudice financier pour la SNTF. L'extension en cours de la grève « illimitée » à toutes les gares ferroviaires du pays complique le tableau. Entre l'argument de l'incapacité financière de la SNTF à payer les augmentations réclamées par les cheminots et la détermination de ces derniers à ne pas abdiquer, le bras de fer pourrait durer.
Le conflit social opposant la direction de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) aux travailleurs en grève depuis dimanche est prêt à s'installer dans la durée. Au soir du second jour de la grève la situation n'a pas bougé d'un iota ; les deux parties prenantes au bras de fer, engagé par les travailleurs de la SNTF réclamant des augmentations de salaires octroyées en 2011 avec effet rétroactif à compter de septembre 2009, ne cèdent pas. « Nous n'arrivons pas à trouver une solution », avoue Noureddine Dakhli, Directeur des ressources humaines à la SNTF ce lundi 17 octobre 2011, précisant : « on ne pourra pas accéder à la demande des syndicalistes d'octroi du rappel à partir de septembre 2009 ». Le DRH justifie ce rejet par l'incapacité « financière » de la SNTF à payer ces rétributions. « Ce n'est pas possible de donner suite à une telle demande. On a pas les moyens de le faire », regrette-t-il. La priorité, a-t-il dit, est d'amener les grévistes à reprendre le travail le plus tôt possible, « car le manque à gagner pour notre entreprise qui est déjà en difficulté est important ». Sans donner de chiffre, Nourredine Dakhli estime que ce préjudice financier risque d'emporter l'entreprise. « On vient de donner plus de 20 % en 2011, 19 % en 2010, 15 % en 2009, près de 6 % en 2008 et on consentira des augmentations en janvier 2012 avec l'augmentation du SNMG », a-t-il rappelé. La seule solution pour Noureddine Dakhli est la reprise du travail. « Il faut qu'on travaille pour augmenter le chiffre d'affaires de l'entreprise », préconise-t-il. Et d'ajouter : « La masse salariale est largement supérieure au chiffre d'affaires. C'est ça la réalité de notre entreprise. Les chiffres officiels en témoignent »
500 millions de dinars d'impact financier
Les travailleurs en grèves ne l'entendent pas de cette oreille. Selon eux, la SNTF peut toujours consentir des « efforts » en faveur des travailleurs. L'argument de l'incapacité de l'entreprise à payer les augmentations est battu en brèche par le représentant syndical des travailleurs. Abdelhak Benmansour qui doute fort de cette incapacité, considère que si l'entreprise est dans une situation difficile, c'est à cause de ces gestionnaires si prompts, a-t-il dit, à renouveler le parc automobile à des sommes faramineuses, mais agitent la difficulté financière pour s'opposer aux augmentations des travailleurs. L'incidence du rappel réclamé par les travailleurs n'est pas encore évaluée. Mais, le représentant syndical parle d'une moyenne de 60.000 dinars par travailleur, calculé sur la base du salaire d'un travailleur de grade moyen. La SNTF compte près de 10 000 travailleurs dont plus de 2000 cadres. Cette incidence pourrait ainsi s'élever à quelques 500 millions de dinars. Abdelhak Benmansour, accuse par ailleurs la direction de l'entreprise d'envenimer la situation. « Le conflit a atteint un point de non retour surtout après que la direction ait menacé nos collègues de les ester en justice », a-t-il jugé. Le débrayage qui s'est élargi à d'autres wilayas du pays notamment à Oran et Souk Ahras donne des ailes aux syndicalistes. « On est à l'orée d'une grève qui va paralyser le trafic ferroviaire sur tout le territoire national, selon les échos qui nous parviennent de Constantine et de Annaba », s'est-t-il réjoui.


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