Algérie

Algérie - La désertification pourrait raser Alger en trois ans



Algérie - La désertification pourrait raser Alger en trois ans


Le 17 juin, la Journée mondiale pour la lutte contre la désertification sera célébrée cette année en avant-première du Sommet de la Terre Rio 20 (Brésil) du 20 au 22 juin que l’on dit crucial pour l’avenir de la Terre.

La désertification est définie comme la transformation d’une région en désert. Elle est causée en premier lieu par les hommes et ensuite par les changements climatiques.

250 millions de personnes sont directement touchées et une centaine de pays où vivent un milliard et demi d’individus majoritairement pauvres, faibles et marginalisés politiquement.

L’Algérie, qui appartient à ce club, y occupe une place prépondérante avec 75% de son territoire qui souffrent d’une extrême aridité, selon une étude menée en 2009 par des chercheurs de l’université de Mascara.

Depuis 30 ans, la désertification connaît un rythme accéléré qui emporte chaque année 40.000 ha de terres, soit le tiers de la wilaya d’Alger.

Autrement dit, la désertification pourrait raser Alger et ses environs en trois ans.

Pire donc que le terrorisme, «la main de l’étranger» ou la mauvaise gouvernance contre lesquels on cherche les moyens de combattre, la désertification avance inexorablement à l’assaut de la bande côtière et les dunes du désert finiront par rejoindre celles du littoral comme en Tunisie, en Syrie, en Mauritanie ou en Namibie.

La désertification est sournoise. Elle débute par une altération de la végétation, une modification de la composition floristique, les espèces les plus utilisées, généralement celles qui sont intensément pâturées, se raréfient et disparaissent.

On s’en aperçoit généralement trop tard sans suivi scientifique.

Ensuite, le couvert végétal s’éclaircit. Le sol est alors soumis aux précipitations et aux pertes progressives de matière organique qui constitue un des éléments déterminants des propriétés des sols.

A ce stade, une spirale de dégradation est enclenchée, et sans intervention, elle conduira à une désertification irréversible.

Les coûts économiques et sociaux sont incommensurables et provoquent inévitablement des conflits.

Il y a plus d’un quart de siècle que les scientifiques algériens ont tiré la sonnette d’alarme en signalant que le fléau touchait sérieusement 30 wilayas, soit 965 communes et 1.870 localités et qu’il prenait une extension dangereuse. Les pouvoirs publics annoncent régulièrement des mesures à chaque occasion ou célébration. Ils lient étroitement la lutte contre la désertification aux programmes de développement du pays, ce qui est loin d’être une stratégie probante.

En fait, malgré les nombreux projets, programmes et autres actions annoncés comme autant d’obstacles à l’avancée des sables, l’Algérie est frappée de paralysie face à cette menace d’une autre dimension.

Slim Sadki



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