Algérie-La BADR et PMAT signeront un accord pour aider les agriculteurs à renouveler leurs matériels

[moisonneuse]
L'utilisation de moissonneuses-batteuses obsolètes fait perdre aux céréaliculteurs algériens jusqu'à 20% de leurs moissons. Pour limiter ces pertes, la BADR et PMAT discutent d'un nouveau mode d'acquisition de matériel agricole moderne par les agriculteurs. En attendant qu'elles signent un accord dans ce sens, ceux-ci peuvent déjà acquérir du nouveau matériel à moitié prix en restituant l'obsolète aux CMA.
La Banque de l'agriculture et du développement rural (BADR) et PMAT (société publique de commercialisation du matériel agricole) signeront « prochainement » un contrat de partenariat visant la modernisation du matériel utilisé dans le secteur de l'agriculture. L'annonce en a été faite, aujourd'hui jeudi par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. Le contrat est « en cours de négociation », a-t-il indiqué.
Rachid Benaïssa, qui s'exprimait sur les ondes de la Radio chaîne I, a signalé que l'utilisation de matériels obsolètes cause des pertes considérables aux agriculteurs : « Certains céréaliculteurs utilisent des moissonneuses-batteuses vieilles de 50 ans qui leur font perdre jusqu'à 20 % de la moisson. » Pis encore, ces vieilles machines sont parfois à l'origine d'incendies qui causent de gros dégâts, a-t-il ajouté.
En attendant la conclusion de cet accord entre la BADR et PMAT, les agriculteurs peuvent acquérir de nouvelles machines à moitie prix mais en remettant les anciennes aux CMA (entreprises de construction de matériel agricole), dont les produits sont commercialisés par PMAT.
Cette formule permet aux agriculteurs d'acquérir une nouvelle moissonneuse-batteuse à hauteur de 5 millions de dinars, soit la moitie de son prix réel. Pour financer les 50% restants du prix, le céréaliculteur peut bénéficier d'un « crédit Tahadi » sans intérêt. L'offre concerne toute sorte de machines agricoles, a précisé le ministre.
Le désert a envahi 7 millions d'hectares de terres arables
Rachid Benaïssa a indiqué que les cellules techniques de son département prévoient pour cette année une « très bonne » récolte céréalière estimée à 58 millions de quintaux. Les prévisions étaient de 55 millions de quintaux en mars dernier avant qu'elles ne soient revues à la hausse après les pluies enregistrées au mois de mai, a-t-il expliqué soulignant qu'il reste « beaucoup à faire », en matière d'amélioration du rendement notamment. Les carences, pour lui, ont trait principalement au recours à l'irrigation : « Le soutien de l'Etat et l'encadrement existent mais le dernier mot revient à l'agriculteur », a-t-il dit.
Le ministre de l'Agriculture a indiqué, sur un autre plan, que l'avancée du désert en Algérie a touché pas moins de 7 millions d'hectares sur un total de 50 millions de terres arables que compte le pays. La surface cultivée actuellement ne dépasse pas les 8 millions d'hectares, a-t-il rappelé.
Rachid Benaïssa a soutenu que l'Algérie est considérée comme une référence en matière de lutte contre la désertification. Selon lui, les actions engagées depuis l'indépendance dans ce domaine ont permis la récupération de 3 millions d'hectares de « terres dégradées ».
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