La dernière décision de l'ARPT réglementant les offres promotionnelles dans les secteurs de la téléphonie mobile a été critiquée dans son volet « offres packs » par Ahmed Hamoui, expert en télécoms et conseiller auprès de l'opérateur Nedjma. L'interdiction de ces packs pour les offres tarifaires de type « prépayé » relève de la discrimination, soutient-il. Pour lui, la priorité de l'Autorité devrait être la régulation des tarifs pour atténuer les « positions dominantes ».
« Exclure 95% des abonnés de la téléphonie mobile de l'accès aux ''offres packs'' est désavantageux pour le marché », a estimé Ahmed Hamoui, expert en télécoms et conseiller auprès de Nedjma, en commentant la dernière décision de l'ARPT (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) régissant les offres promotionnelles des opérateurs GSM.
« Pourquoi priver les abonnés du prépayé, qui en ont le plus besoin, des avantages liés aux offres packs ' La décision de l'ARPT n'a pas été réfléchie. Elle est discriminatoire et absurde », a-t-il asséné hier jeudi, en marge de la 35ème session de formation organisée par l'opérateur de téléphonie mobile Nedjma au profit des journalistes.
« Les offres promotionnelles accompagnant l'achat d'un appareil téléphonique en accordant un crédit en minutes ou un rabais sur facture sont autorisées pour les offres tarifaires de type post-payé expressément souscrites par contrat », lit-on dans la décision de l'ARPT, rendue publique le 15 mars dernier. Pour les offres tarifaires de type prépayé, « elles sont strictement interdites », précise-t-elle.
Selon cet ancien directeur de l'Agence nationale des fréquences (ANF), les offres packs doivent s'adresser aux abonnés du prépayé, non seulement parce qu'ils représentent 95% des clients GSM mais aussi parce que c'est eux qui font tourner ces offres. Les en priver, c'est aussi restreindre le champ des offres du marché de la téléphonie mobile, avec ce que cela implique comme manque à gagner pour les opérateurs.
« L'ARPT doit d'abord réguler les tarifs »
Il serait plus judicieux pour l'ARPT de s'attaquer à la régulation des tarifs, a préconisé Ahmed Hamoui. Il faut, selon lui, encadrer les tarifs des offres de base avant ceux des offres promotionnelles qui sont « accessoires ». En 2007, l'ARPT avait mis en place, de manière transitoire, une régulation des tarifs de l'opérateur dominant de l'époque. Il s'agit de sa décision du 22 avril 2007 portant régulation des tarifs de détail d'Orascom Telecom Algérie (OTA) jusqu'au 31 décembre 2008.
Selon cette décision, OTA était tenu de soumettre à l'ARPT, préalablement à sa mise en application, toute nouvelle offre tarifaire (offre de base, offre promotionnelle de produits ou de services), accompagnée des informations adéquates sur les répartitions de trafic permettant à l'ARPT de vérifier qu'elle n'est préjudiciable aux concurrents, à savoir Nedjma et Mobilis.
Il s'agissait alors de faire face aux comportements, en matière de tarifs, de l'opérateur dominant qui pouvaient porter atteinte à la concurrence. Cette décision n'a jamais été appliquée, pas même après le rejet du recours d'OTA par le Conseil d'Etat, a affirmé à Maghreb Emergent aujourd'hui Ahmed Hamoui,. Selon lui, Djezzy demeure toujours en position dominante car son chiffre d'affaires est 1,5 fois supérieur à la somme des chiffres d'affaires des deux autres opérateurs de téléphonie mobile. « Il est du devoir de l'ARPT d'intervenir afin d'atténuer cette domination », soutient-il.
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Posté Le : 06/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Yazid Ferhat
Source : www.maghrebemergent.info