C'est Ali Kahlane, expert algérien en TIC, et président de la société de services et solutions internet Satlinker, qui s'est adonné à ce délicat exercice. Le conférencier est revenu sur l'histoire des TIC en Algérie, où le pays est passé du statut de pionnier en Afrique et au Moyen-Orient en matière d'usage de ces technologies, à celui de bon dernier en dépit du potentiel et des moyens financiers disponibles. Selon l'expert, l'histoire des TIC a commencé en Algérie au lendemain de l'indépendance, avec la création du Commissariat national à l'informatique (CNI), un des premiers organismes dédié aux technologies dans le continent et la région MENA et qui s'est lancé dans un audacieux projet pour la fabrication de 1.000 ordinateurs. La décennie 1980 a vu la naissance des premières sociétés publiques et privées spécialisées en services informatiques, à l'image de la prestigieuse Ecole nationale des services informatiques (ENSI). Certaines activent encore sur le marché tandis que d'autres ont tout simplement disparu. La décennie 1990 a vu la restructuration de l'ENSI en société autonome de prestations de services et d'ingénierie en informatique, chargée d'accompagner l'informatisation des institutions publiques. Cette période a toutefois coïncidé avec les premiers départs des cadres algériens en informatique à l'étranger, fuyant la violence pour des cieux plus cléments.Pas de réveil technologique
L'avènement des années 2000 devait sonner le « réveil » technologique algérien, avec comme première mesure la création de l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications (Arpt). Cette période a vu l'ouverture du secteur des télécoms aux investisseurs étrangers, en particulier la téléphonie mobile, dont le taux de pénétration atteint aujourd'hui 98%. Cette période a également vu la création de plus d'une centaine d'ISP (fournisseurs d'accès à Internet) et plus de 8000 cybercafés. Selon M. Kahlane, l'absence de volonté politique en Algérie a freiné cette dynamique de développement des TIC. Une absence de volonté qui s'est traduite par le maintien du monopole public sur le secteur et une quasi-hostilité des autorités envers les opérateurs privés algériens et étrangers, en témoignent les déboires des opérateurs comme l'Eepad, Lacom ou le feuilleton à rebondissements Djezzy. L'Algérie, selon Kahlane « a fait un pas en avant et deux pas en arrière » à tel point que les retards accumulés ont fait que l'Algérie « ne bénéficie pas ou très peu de tout ce que les TIC offrent comme moyen de développement ». Une situation qui a placé le pays au plus bas du tableau du classement mondial en matière d'accès et de qualité de services internet.
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Posté Le : 24/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Younes Djama
Source : www.maghrebemergent.info