Algérie

Algérie - L’essor du tourisme en Algérie: Promotion et communication, les maillons faibles



Algérie - L’essor du tourisme en Algérie: Promotion et communication, les maillons faibles


Il faut se rendre à l’évidence: la beauté de l’Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme, qui reste tributaire essentiellement de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques.

Le tourisme algérien est plus que jamais à la croisée des chemins. L’image touristique de l’Algérie reste fragmentaire, un peu vague, alors qu’il s’agit d’une question de visibilité.

La pandémie de Covid-19 a fragilisé davantage ce secteur. S’il y a un temps pour définir une stratégie grâce à l’écoute et la concertation, il y a aussi un temps pour l’action. Il faut inciter les cadres à plus de mobilisation et d’engagement dans un secteur qui donne l’impression d’être insuffisamment valorisé.

Mustapha Chaoui, observateur de l’évolution du tourisme, déplore une certaine léthargie et un attentisme ou «on attend le feu vert d’en haut alors qu’on devrait susciter des propositions à soumettre au gouvernement».

«Même comparé aux budgets accordés à d’autres secteurs considérés comme moins importants dans la stratégie de développement hors hydrocarbures, celui du tourisme est manifestement insignifiant. Insignifiant au regard du retard accumulé par l’Algérie dans son développement touristique, des besoins de revalorisation de son image et de la concurrence féroce à l’échelle méditerranéenne pour capter une part de la demande internationale. Le résultat est que l’Algérie demeure totalement absente des recommandations de voyages affichées à travers les médias internationaux et les sites influents du Net», analyse Slimane Seba, directeur de publication de Tourisme magazine.

Les trois dernières années ont connu un net recul du tourisme dans notre pays. Trois facteurs au moins ont contribué à cette situation: la chute brutale des prix du pétrole et son effet sur les moyens financiers consacrés aux investissements en matière de promotion, de densification hôtelière et de formation, les événements qui ont émaillé les grandes villes (le hirak) depuis le 22 février 2019 et la pandémie de Covid-19.

Il faut généraliser les contrats de performance (résultats à atteindre en termes d’image de marque et de rentabilité), relancer l’adhésion au plan qualité et les classements des hôtels pour progresser et aller au-delà de la routine.

Aussitôt nommé, Mohamed Ali Boughazi, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et du Travail familial, n’a pas fait dans la nuance, en déclarant, lors d’une réunion concernant le bilan de l’exercice 2020 du groupe HTT, (public), qu’il fallait se préparer à d’autres épidémies et surtout trouver les moyens de surmonter la crise sanitaire actuelle et que «l’Etat a mis les moyens et doit s’attendre à atteindre des objectifs précis en termes financiers et de satisfaction des clients».

Il a aussi plaidé pour vaincre «la résistance aux changements». Il faut se rendre à l’évidence: la beauté de l’Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme, qui reste tributaire essentiellement de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques.

Il faut arrêter de faire la confusion entre le développement touristique et l’essor de l’hôtellerie. L’hôtel à lui seul ne suffit pas pour faire une destination touristique à part entière. C’est un des maillons de la chaîne, certes indispensable, mais insuffisant pour dire que nous avons une destination.

- Redéploiement de la communication marketing

Il faut aussi investir dans la communication pour au moins deux raisons: être présent et surtout être visible et occuper le terrain. Quand on est acteur, on ne peut pas juste se contenter du bouche-à-oreille, il y a un besoin de visibilité, de communiquer sur ce qu’on offre.

Une présence dans la presse permet de mettre en place une communication ciblée, car elle est consultée par des segments de clientèle identifiables et précis (fréquence de publication, étendue de la zone de diffusion, centre d’intérêts associés au contenu) pour produire un message le plus personnalisé possible.

La publicité impose une image, dans le cadre d’un investissement financier, alors que la presse diffuse une information et recherche un investissement relationnel.

Le moyen le plus facile d’établir une relation de collaboration et de confiance avec un journaliste est de le rencontrer. Cela peut se faire sous la forme d’un rendez-vous simple avec un seul journaliste, qui sera l’occasion d’échanger de façon plus enrichissante et personnalisée, voire de lui donner des informations inédites.

Il est également possible d’organiser des petits déjeuners, déjeuners ou cocktails de presse, qui accueilleront plusieurs journalistes, mais toujours en comité restreint, et favoriseront des échanges moins formels et un cadre plus original pour pouvoir piquer l’intérêt du journaliste.

La crise n’est pas un motif pour arrêter toute communication. Les grands groupes hôteliers mondiaux (Marriott, Accor Hotels) ont connu un arrêt mais relativement court, le temps en fait d’adapter la communication, les médias et le message, donc on a vu un arrêt assez brutal mais ensuite très rapidement un redéploiement de la communication marketing pour tenir compte du nouvel environnement.



Photo: H. Lyès / Archives - La pandémie de Covid-19 a fragilisé davantage le secteur du tourisme

Kamel Benelkadi


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