Algérie

Algérie - Journée mondiale des zones humides: Rien n’arrête la mort lente des zones humides


Algérie - Journée mondiale des zones humides: Rien n’arrête la mort lente des zones humides


Mardi, comme tous les 2 février depuis 1997, c’était la Journée mondiale des zones humides qui marque la date de la signature en 1971 à Ramsar en Iran de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale dite «Convention de Ramsar». L’Algérie y a adhéré en 1983 en inscrivant les lacs Oubeïra et Tonga d’El Kala.

La journée mondiale est commémorée chaque année sous un thème. Pour 2021, c’est «Les zones humides et l’eau», ce qui à priori peut paraître évident mais plus du tout avec la raréfaction des ressources hydriques, notamment sous nos latitudes. La Convention de Ramsar est un traité intergouvernemental pour l’action nationale et la coopération internationale pour la conservation et l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources.

Elle compte 171 parties contractantes qui ont inscrit sur la liste Ramsar 2.414 sites qui couvrent 254.540.512 ha. Les 50 sites inscrits par l’Algérie jusqu’en 2011, dont 9 dans la wilaya d’El Tarf, couvrent eux près de 3 millions d’hectares soit 1,17% du total mondial. Ce qui n’est pas rien mais parfaitement compréhensible au regard du nombre et la grande diversité des zones humides algériennes.

Du Nord au Sud, on trouve les estuaires, des zones marécageuses et plans d’eau, côtiers, dont la seule et unique lagune du pays, le lac Mellah (El Kala, El Tarf), les vastes chotts et les sebkhas, plans d’eau salés temporaires dans les Hauts-Plateaux et la steppe entre lesquels se glissent des dayas avec leur végétation. Au-delà de l’Atlas saharien, dans le désert, d’immenses étendues d’eau éphémères se forment avec les pluies le long de l’oued Righ (El Oued) et dans les grandes dépressions du centre du Sahara.

Cependant, ce qui a le plus singularisé l’Algérie ce sont ses écosystèmes oasiens et les gueltes nichées au cœur des massif sahariens de l’Ahaggar et du Tassili. Aucune zone humide ne ressemble à une autre. Il y en aurait 2.375 selon le recensement établi par la Direction générale des forêts dont 319 artificielles comme les lacs de barrages hydrauliques.

- Mort

Un nombre contesté par les spécialistes de ces questions pour qui cet «inventaire» est un fourre-tout gonflé qui n’a pas obéi à une grille de critères qui balise la nature et les contours de la zone humide.

Des critères bien compris par les personnes chargées de récolter les données de terrain. Les scientifiques admettent que les actions de sensibilisation menées auprès du grand public ont fait connaître les zones humides qui captent l’attention par leur aspect paysager spectaculaire dans un pays aride.

Un mirage qui cache une dure réalité; la dégradation systématique dont elles sont victimes malgré tous les efforts déployés pour tenter de la contenir. Cernées par des agglomérations en extension anarchique, elles sont devenues l’exutoire des eaux usées de leur bassin et le réceptacle des déchets de toutes natures.

Les travaux hydrauliques et les épisodes de sécheresse menacent de les priver de l’eau dont elles dépendent étroitement. Les universitaires se félicitent également du nombre de travaux de recherche sur les zones humides menés dans les universités, instituts de recherche et organismes et institutions. Ils ont indéniablement fait progresser les connaissances sur ces écosystèmes si particuliers.

Ils déplorent que les médias ne soulignent l’importance des zones humides qu’aux oiseaux d’eau, alors que ces derniers sont tributaires de la nourriture (animaux et plantes aquatiques) et de la tranquillité qu’ils y trouvent. Tous cependant soulignent que rien ne semble arrêter la mort lente de ces fabuleux écosystèmes.


Slim Sadki
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