Algérie

Algérie - Journée mondiale de la Radio: Mauvais temps à l'ENRS!



Algérie - Journée mondiale de la Radio:  Mauvais temps à l'ENRS!
En ces temps de grand froid, les citoyens de certaines régions critiquent la façon avec laquelle les radios, notamment locales, ont couvert l’événement. Les programmes proposés sont diamétralement opposés des attentes de la population.

La radio est particulièrement adaptée pour atteindre les communautés reculées et marginalisées: elle propose une plateforme pour l’échange d’informations tout en promouvant le débat public.

«La radio joue un rôle important dans la communication d’urgence et de secours aux sinistrés», lit-on sur le site Internet de l’Unesco à l’occasion de la Journée mondiale de la Radio, célébrée pour la première fois en ce lundi 13 février.

«Une philosophie» loin d’être appliquée malheureusement à la Radio nationale. Cette dernière a failli à ses véritables missions de service public depuis le début des intempéries et de la tempête de neige exceptionnelle.

En effet, les nombreux citoyens qui étaient ou qui sont isolés dans les montagnes n’ont pourtant que ce moyen pour être informés à temps. Les journaux ne peuvent pas arriver à toutes les localités vu la fermeture de certaines routes. La télévision ainsi que l’internet ne fonctionnent pas aussi dans tous les foyers à cause des coupures récurrentes ou durables du courant électrique. Mais la Radio nationale n’a pas «jugé» utile de programmer des éditions spéciales pour l’événement. Des directs à partir du terrain ne sont que très rarement diffusés.

Quand la radio est «préconisée» par la CRI

La Radio, connue aussi pour être le média de proximité, est d’ailleurs même «préconisée» par la Croix-Rouge internationale (CRI) en cas de «catastrophes» et d’événements exceptionnels. A travers ce média omniprésent, grâce notamment aux fameux transistors sans fils, les véhicules et surtout les téléphones portables, les sinistrés isolés peuvent être facilement informés à temps sur la conduite à tenir.

A l’ENRS, ce sont surtout les communiqués officiels, faisant l’éloge des autorités, souvent en langue de bois et loin de la réalité du terrain, qui sont souvent diffusés dans les flashs d’information et les journaux parlés. Les reportages sur le terrain ne passent que rarement.

Sinon, ce sont les rendez-vous des dédicaces et de «bla-bla» qui meublent le plus l’antenne. Les radios régionales s’avèrent être, finalement, des porte-parole des walis. L’unique chaîne de la Radio algérienne consacrée à l’info parle souvent de ce qui se passe en Egypte ou en Syrie et semble oublier les Algériens, surpris par une forte tempête de neige sans précédent depuis une cinquantaine d’années. Notre radio est publique de par son statut et n’a rien de publique pour ce qui est des missions.

A Tizi Ouzou, le RCD a diffusé, mercredi, un communiqué à travers lequel il critique la manière dont la radio locale couvre l’événement et parle carrément de «désinformation».

A Médéa, c’est la société civile qui critique les programmes de cette radio, jugés «trop officiels et loin de la réalité», surtout en cette période de mauvais temps. Et pourtant, il s’agit de wilayas très touchées par la tempête de neige.

La Radio algérienne se met à l’heure du foot chaque week-end, en organisant des directs à partir de plusieurs stades du pays, en consacrant surtout tous ses moyens humains et matériels pour ce genre d’événement. Mais lorsqu’il s’agit d’événements qui touchent directement au vécu du citoyen, là notre radio préfère tourner le dos.

Dommage!

Mohamed Benzerga


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)