Algérie

Algérie - Journée mondiale de l'environnement, traitement des déchets: L’économie circulaire est génératrice de croissance



Algérie - Journée mondiale de l'environnement, traitement des déchets: L’économie circulaire est génératrice de croissance


Le CNESE, qui bataille pour l’aide internationale, a demandé au président de la République de prendre part aux travaux du sommet des chefs d’État, prévu à l’occasion de la tenue de la COP 26 , en novembre prochain en Écosse, a informé M. Réda Tir.

«Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) se fixe pour objectif de valoriser le recyclage des déchets, en tant que moteur de croissance à promouvoir, permettant d’assurer la transition vers une économie circulaire génératrice de richesse et créatrice d’emploi», a soutenu son président, le Pr Réda Tir, jeudi dernier, à l’ouverture d’un séminaire portant sur le thème «Traitement du déchet, une opportunité économique, sociale et environnementale»; un événement qui intervient à la veille de la célébration de la journée mondiale de l’Environnement, auquel ont pris part des cadres des différents départements ministériels et des organisations institutionnelles, des experts et des chercheurs, des représentants du patronat, de la société civile, et rehaussé par la présence du coordonateur résident du système des Nations-unis en Algérie, le diplomate Eric Overvest.

En tant que question transversale, «le traitement des déchets interpelle tout un chacun», a insisté le président du CNESE mettant l’accent sur le rôle de l’économie circulaire qui reste «le meilleur exemple possible d’interaction entre l’économie, la technologie et l’écologie de par l’amélioration du cadre de vie du citoyen».

«Sans une nouvelle approche de gestion des déchets, nous ne pouvons pas construire des villes qui soient à la fois durables et agréables à vivre et raisonner en termes d’impact sur le climat, la santé, la sécurité et prendre en compte les aspects sociaux», a préconisé M. Réda Tir, non sans rappeler le bénéfice du recyclage en termes de réduction des émissions du CO2.

«Le thème du séminaire est au cœur des objectifs stratégiques de la gouvernance et des défis économiques, environnementaux et sociaux que le pays doit relever dans le cadre de la mise en œuvre du programme du Président de la République», a t-il insisté.

La consécration des objectifs escomptés demeure toutefois tributaire de l’acquisition de la technologie appropriée et son utilisation massive en s’appuyant sur la mobilisation des capitaux. La question ne devrait plus être relayé au second plan, l’écosystème est déjà sérieusement menacé face à l'accumulation des déchets de tous genres lesquels, faute d’un traitement intelligent, contaminent les chaînes alimentaires et exposent la société à des risques aggravés aux conséquences ravageuses.

Il y a donc urgence d’agir vite comme n’a cessé de le répéter le président du CNESE, ayant prôné une approche inclusive pour déterminer quelles mesures d’accompagnement sont nécessaires pour les différents acteurs et particulièrement pour les collectivités locales et les entreprises. En effet, l’enjeu est de procéder à une action de correction rapide et efficace qui nécessite une forte adhésion des différents acteurs publics en particulier l’administration centrale et le secteur privé.

- Déchets ménagers: 13 millions de tonnes/an

Se fiant aux différents rapports élaborés par les pouvoirs publics, le président du CNESE explique par ailleurs que la quantité moyenne d’ordures ménagères produite est d’environ 0,8 kg/ hab/ jour, soit une production annuelle estimée à 13 millions de tonnes annuellement.

«Près des 25 % des ces déchets sont composés de plastique, de métaux et de verre. Environ 35 à 40 % des déchets ménagers et assimilés sont enfouis dans les centres d’enfouissement technique (CET) et 55 à 60% sont entreposés dans des décharges sauvages.

«Le coût des dommages équivaut à 0,9 % du PIB, le rendement des taxes au nombre de 210 prévues différents textes de loi est nul», a-t-il soutenu.

L’Algérie qui a ratifié l’accord de Paris sur le climat (COP 21) s’est engagée, rappelle Réda Tir, à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 7% à l’horizon 2030 avec ses propres ressources, et peut aller jusqu'à 22 % si le pays bénéficie d’un financement international. Beaucoup d’efforts restent à fournir, autrement dit dans ce domaine. Bien que la priorité se situe dans l’action, le besoin d’une évaluation profonde de ce qui a été entrepris jusque-là requiert toute sa dimension.

«Nous visons la mise en place d’une véritable industrie très forte, basée sur la recherche des capitaux, les meilleures technologies et le transfert du savoir-faire pour la maîtrise de la question du traitement des déchets à tous les niveaux», explique le président du CNESE.

«Le nouveau regard que nous devons porter sur les déchets doit être triple, à savoir environnemental, économique et social. Ces questions feront l’objet de discussions lors de la prochaine conférence sur le climat (COP26) qui se tiendra à Glasgow, en Ecosse, en novembre 2021» a ajouté

M. Tir. Dans cette optique, «Le CNESE inscrit d'ores et déjà son action dans une phase d’actualisation des soucis des générations futures», a-t-il encore déclaré.

«Le CNESE est en train de mener une bataille concernant l’aide financière internationale», informe par ailleurs son président Réda Tir.

Il informe qu’un processus d’élaboration d’un état des lieux de tous les accords et conventions internationaux ratifiés par l’Algérie est engagé de concert avec le gouvernement et, qu’à ce propos, les résultats seront bientôt connus.

En tant qu’institution, le CNESE aura tout un dossier à présenter et un projet à défendre à l’occasion de la tenue de la prochaine conférence sur le climat (COP26).

«Nous avons même demandé au Président de la République de prendre part au sommet des chefs d’Etats prévu à cette occasion» a révélé Reda Tir .

«Nous souhaitons vraiment la présence de notre président à ce sommet, car nous pensons que c’est un avantage pour l’Algérie et c’est très positif pour l’image de marque de notre pays», a- t-il-insisté.

Le besoin d’investir dans le domaine du recyclage et du traitement des déchets «est sans cesse croissant», a par ailleurs relevé dans sa communication Me Hamidi Samira, chargée d’études et d’analyses au CNESE. Elle apprendra que de 2020 à 2016, un investissement de 67,4 milliards de dinars a été consenti, dont 53 % de ce montant a été consacré à la réalisation des centres d’enfouissement technique et des décharges contrôlées. Pour autant, le besoin de doter encore le pays de ce genre d’infrastructure est toujours d'actualité, a-t-elle notamment relevé.

Issus des pays européens et même à partir des Etats-Unis, les experts de la question des déchets ont, d’autre part, présenté, par visioconférence, l’expérience de leurs pays en matière de gestion des déchets, l’accession séminaire initiée par le CNESE sur la question.



Photo: Louisa M.

Karim Aoudia







Agence nationale des déchets: Professionnalisation des activités de collecte



«Les quantités de déchets ne cessent d’augmenter, à l’exception de la première année de la Covid-19 où on a enregistré une baisse de 10%», a révélé à El moudjahid le directeur général de l’agence nationale des déchets, un organisme relevant du ministère de l’Environnement.

Communiquant les derniers chiffres à présenter comme indicateurs de ce flux important de déchets, Karim Ouamane a confié que l’AND a enregistré en 2020 quelque 13,5 millions de déchets ménagers, 13 millions de déchets inertes et 30.000 à 40.000 tonnes de déchets d’activités de soins et jugé «normal» l’ampleur de ces quantités générées qui évoluent d’année en année, notant à cet égard qu’elles ne peuvent que «refléter l’état de l’économie d’un pays ainsi que le niveau de vie des citoyens».

Interrogé sur le développement de la gestion des déchets à travers les années en matière, notamment, de passage à l'incinération et de tri, notre interlocuteur a affirmé que «le ministère de l’Environnement a développé au début des années 2000 tout une stratégie pour venir à bout des carences qui caractérisaient la gestion des déchets. La gestion se résumait à une collecte et à une mise en décharge brute et les conséquences se mesuraient à l’œil nu: entassement des ordures sur la voie publique et prolifération des décharges sauvages. Depuis, toute une politique a été mise en branle, comme la professionnalisation des activités de collecte et de mise en décharge. L’intégration de la planification en matière de collecte et transport et la réalisation de centres d’enfouissement technique. Cette étape a connu aussi la création de l’Agence nationale des déchets comme outil de mise en œuvre de cette politique et, depuis quelques années, on s’oriente vers une stratégie beaucoup plus qualitative basée sur la promotion du tri et des activités de recyclage et l’intégration de nouveaux modes de traitement à l’image du compostage et de l’incinération».

Ce responsable, tout en qualifiant de «malhonnête que de dire que cette démarche a permis de venir à bout de toutes les décharges sauvages qu’on avait recensé», soutient néanmoins que cela aura «permis de provoquer un grand débat par rapport à la manière pour éviter de telles situations. Néanmoins, de grands projets ont pu être exécutés à l’image de la décharge de Oued Smar où le projet de réhabilitation a permis de transformer un point noir en un espace vert de plus de 50 ha».

On y produit aussi, et c’est une première en Algérie, met en relief M. Ouamane, de l’énergie électrique à partir des gaz générés lors de la dégradation des déchets. Et d’ajouter: «Bien d’autres projets ont été exécutés et bien d’autres sont en cours mais notre ministère de tutelle veut, à travers sa nouvelle stratégie, intervenir plus en amont pour éviter de telles situations».

Encharnant sur les efforts déployés dans notre pays en matière de gestion des déchets, ce responsable les qualifiera de «considérables», soit en matière de stratégies et de politiques qu’importants en termes de finances mobilisées à cet effet. En somme, relève-t-il, «il y a eu une valeur ajoutée en bout de chaîne surtout en matière de mobilisation des différents acteurs. Il y a juste à constater le nombre d’établissements publics créés pour prendre en charge les déchets ménagers, ainsi que l’intérêt constaté auprès des collectivités locales pour la délégation du service public à travers des cahiers des charges développés dans le cadre des études des schémas communaux de gestion des déchets ménagers».

- «Les activités de récupération et de recyclage connaissent un essor sans précédent»

Soulignant la différence entre les trois grand flux de déchets et qui sont conformes à la loi 01-19, «les déchets spéciaux et spéciaux dangereux, les déchets ménagers et assimilés et les déchets inertes», il notera que les déchets spéciaux sont actuellement soumis à des termes de référence bien stricts, de même qu’il fera savoir que «les activités de récupération et recyclage connaissent un essor sans précédent». Aussi, tout en concédant qu’il «reste beaucoup à faire», il dira que «le plus important c’est le débat qui se fait autour de cette question» et que c’est là, un «excellent signe» pour l’avenir de ces activités.

Le Dg de l’Agence nationale des déchets insiste enfin sur le rôle déterminant du citoyen, par le biais notamment de la société civile, dans cet effort visant à arriver à une protection optimale de l’environnement.

Il précise également que le président de l’Assemblée populaire communale est dans l’obligation d’élaborer une étude de schéma directeur et de la soumettre aux citoyens pour avis avant toute mise en œuvre.

«Nous existons tous pour le bien-être du citoyen et nous sommes tenus de soumettre à son avis toutes les améliorations possibles pour l’amélioration de son cadre de vie», a-t-il conclu.



Soraya Guemmouri


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)