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Algérie - Journée internationale de lutte contre la désertification à Biskra: L’ensablement demeure une menace réelle pour la biodiversité



Algérie - Journée internationale de lutte contre la désertification à Biskra: L’ensablement demeure une menace réelle pour la biodiversité


Plusieurs opérations ont été menées ces dernières années pour stopper l’avancée du désert vers le Nord.

Classée dans la liste des catastrophes naturelles, la désertification est un processus de dégradation des sols qui a certes pour origine des changements climatiques, mais aussi les activités humaines, liées à la déforestation, à la surexploitation minière, au surpâturage, à l’épuisement des ressources hydriques et à l’émission des gaz à effets de serre, aggravent et accélèrent au détriment de l’environnement, de l’agriculture et de la sédentarisation des populations.

C’est qu’elle provoque une aridification des terres et une sécheresse locale menant à la constitution d’un territoire de type désertique et hostile à la vie. Elle se matérialise essentiellement par la raréfaction des espaces verts sur de grandes surfaces touchées par une dénudation et des formes spectaculaires d’érosion ainsi que des ensablements de villages entiers et de routes. Elle a des répercussions directes sur la biodiversité, sur l’économie et sur les populations astreintes à migrer pour chercher des terres plus clémentes.

Selon les chiffres de l’ONU, chaque année, ce sont 11 millions de terres arables qui sont asséchées à raison de 20 ha/mn provoquant la dégradation des écosystèmes, dont dépendent plus de 2 milliards de personnes. Afin d’inciter le monde à prendre conscience des dangers de la désertification, l’ONU a décidé de faire du 17 juin la «Journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse». Dans le cadre de cette manifestation, l’Institut technique de développement de l’agriculture saharienne (ITDAS) de Biskra, situé à El Hadjeb à 7 km au sud-ouest du chef-lieu, a abrité, récemment, une conférence scientifique afin de tirer le bilan national de la lutte contre l’ensablement et de mettre en avant les mesures urgentes pour amoindrir les effets des changements climatiques et protéger les zones arides de l’Algérie menacées de se transformer en espaces désertiques.

«En recourant à des solutions connues requérant des opérations ciblées de protection de la biodiversité et par le renforcement de la couverture végétale ainsi que par l’implantation d’exploitations agricoles pérennes avec la valorisation des terres arables et la disponibilité de l’eau, nous avons les moyens de lutter contre ce phénomène», a souligné Fouad Bendjeddou, directeur de l’ITDAS de Biskra.

Chapeautée par la Conservation des forêts de Biskra, cette rencontre, placée sous le credo «Des terres saines pour mieux reconstruire», a vu la participation des cadres de la direction de l’agriculture et de l’environnement ainsi que des chercheurs du Centre de recherches scientifiques et techniques sur les régions arides (CRSTRA) de Biskra et de l’Institut hôte.

- BILAN ET PROJECTIONS

Constituée de 4% de zones montagneuses souffrant d’une crise hydrique, de 9% de steppes surexploitées et appauvries par une pluviométrie récalcitrante et de 87% de désert aux dunes mouvantes, l’Algérie, pour qui la désertification constitue une problématique prégnante, a mené plusieurs actions pour stopper l’avancée du Sahara.

On citera les multiples opérations de reboisement, le Barrage vert, de grands projets hydrauliques, des plans de développement de l’agriculture et la création de Commissariats, d’Instituts et de centres de recherches en pédologie et en agronomie pour amoindrir le retentissement socioéconomique de la désertification dont on relève les signes avant-coureurs à Biskra, M’sila, Djelfa et Laghouat, mais aussi dans des villes septentrionales telles que Batna, Bouira, Tébessa et même Alger.

Elle compte 18.455 km² de zones forestières à protéger et plus de 17 millions d’hectares de terres arables sensibles et vulnérables à une désertification rapide si des mesures urgentes ne sont pas prises. À l’issue des travaux de cette journée, il en ressort que la meilleure façon de lutter contre la désertification est un reboisement massif d’arbres adaptés comme le pistachier de l’Atlas, l’olivier, le ficus et d’autres arbres fruitiers, la rationalisation de l’utilisation des eaux, la collecte des eaux pluviales et le recours au dessalement de l’eau de mer, le renforcement et l’extension du barrage vert, la sédentarisation des populations rurales et des fellahs auxquels il faut offrir des conditions de vie décentes.

À noter que pour lutter contre l’avancée du désert dans les pays du Sahel, l’ONU, la FAO et l’OUA lancent un ambitieux projet de réalisation d’une «Muraille verte» allant d’Est en Ouest sur 8.000 km qui sera la plus grande opération de régénération d’arbres et de terres du monde, dont l’objectif est de contrer l’avancée du désert dans les pays subsahariens.



Photo: 17 juin la «Journée internationale de lutte contre la désertification et la sécheresse». Photo ajoutée par Akar Qacentina pour illustration de l'article

Hafedh Moussaoui


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