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Algérie - Journalisme d’investigation: Salima Tlemçani lauréate du prix Benzine 2014



Algérie - Journalisme d’investigation: Salima Tlemçani lauréate du prix Benzine 2014




Le prix Abdelhamid Benzine a été décerné, cette année, à Salima Tlemçani (photo), journaliste au quotidien El Watan.

Après plus de 20 ans de travail d’enquête et d’investigation, Salima Tlemçani a été reconnue par la commission du jury comme étant l’une des femmes qui ont risqué leur vie pour le devoir de vérité. C’est la seule lauréate d’ailleurs qui a été retenue pour l’édition de 2014.

«Le journalisme est une prise de liberté du risque», déclare Belkacem Mostfaoui, président de l’Association des amis de Abdelhamid Benzine, lors de la cérémonie de remise du prix.

«Je n’ai plus de mots. Je n’ai plus le droit à la parole quand je vois ces grandes dames», lance Salima Tlemçani à l’adresse de l’assistance composée notamment des moudjahidate, dont Louisette Ighilahriz et Annie Fiorio-Steiner.

«Signer des articles c’est s’engager et engager sa vie», soutient Ahmed Ancer, membre de l’Association des amis de Benzine, témoignant du courage et de l’engagement de Salima Tlemçani durant la période de terrorisme.

«Ce que nous avons vécu est plus que ce que vivent les pays arabes aujourd’hui», témoigne Salima Tlemçani qui a eu à couvrir des événements relatifs au terrorisme durant les années 1990 et qui ne désespère pas d’ailleurs de voir venir un printemps «à l’algérienne».

Un printemps qui sera «différent du Printemps arabe», selon la journaliste.

Le travail d’investigation est «dur, mais très passionnant», atteste la lauréate du prix jugeant «insuffisants» les reportages et les enquêtes d’investigation qui se font actuellement.

«Il y a plus de lecture sur le factuel que de reportages et d’enquêtes de terrain», estime-t-elle.

Concernant les raisons ayant mené les rédactions à délaisser les investigations de terrain, Mme Tlemçani répond: «C’est l’actualité qui l’exige. Nous traversons une zone de turbulences.»

«La mobilisation du journaliste pendant des jours, voire des mois pour un travail de terrain est très coûteux pour les journaux», explique la journaliste qui souligne que cette insuffisance peut être expliquée également par le manque d’investissement personnel.

La salle Frantz Fanon a vu hier la présence de figures emblématiques du combat de la femme algérienne. Ces dernières ont lancé, à l’occasion de la remise du prix Benzine, un cri de détresse pour «l’arrêt de la mascarade électorale».

Pour sa part, Annie Fiorio-Steiner, chef de liaison au FLN durant la guerre de Libération estime qu’«un vrai moudjahid doit d’abord être humble».

Lors de cette cérémonie, des séquences du film "Nous n’étions pas des héros", relatant la biographie de Abdelhamid Benzine, ont été diffusées. Le film est une adaptation du livre de ce journaliste, intitulé Le camp. Le tournage de ce film est toujours en cours.

Pour rappel, Abdelhamid Benzine a été arrêté en 1956. Il a été emprisonné jusqu’à l’indépendance de l’Algérie.

Djedjiga Rahmani



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