L’ex-entraîneur du décathlonien Larbi Bouarda, Mahour Ahmed Bacha, est revenu sur la dernière participation de la délégation algérienne aux Jeux olympiques de Tokyo, jugée “catastrophique” par les observateurs.
Dans une intervention dans une émission diffusée sur la chaîne YouTube Radio M, Mahour Bacha a pointé du doigt l’ex-ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid-Ali Khaldi, et l’actuel président du Comité olympique algérien, Abderrahmane Hammad, qui selon lui sont les principaux responsables de l’échec de l’Algérie aux JO de Tokyo.
“Je pense que nos responsables du sport sont en train de mentir aux décideurs dans notre pays en leur rapportant de faux rapports. Personne ne veut assumer ses échecs. Morceli qui a occupé un certain moment le poste de secrétaire d’État chargé de jeunes talents a posé le problème de la préparation des athlètes pour les JO. Même Bernaoui, qui est un copain, qui était ministre de la Jeunesse et des Sports avant Sid-Ali Khaldi, n’a pas assumé ses échecs, personne ne veut assumer! Certes, on n’a pas réalisé de bons résultats, mais ils ne sont pas aussi catastrophiques que l’on pense, même si on n’a ramené aucune médaille. Ça reste mon avis personnel, mais ça reste un échec pour notre sport d'élite. Je veux évoquer aussi le cas de Hassiba Boulmerka qui a été à la tête de la délégation algérienne à Tokyo et qui s’occupe soi-disant de la commission de détection des jeunes talents, mais qui n’a jamais mis les pieds dans son bureau. Personne ne fait son travail convenablement, et à la fin on met sur le dos des athlètes la responsabilité de cet échec, c’est absurde”, a fait savoir Bacha.
En outre, Mahour Bacha a expliqué que vu tout ce qui est arrivé avant et durant le séjour à Tokyo, c’était de l’utopie de réaliser de bons résultats lors des JO.
“Les entraîneurs ne se sont pas déplacés à Tokyo, des intrus se sont déplacés avec la délégation à leur place, c’est quoi ça?! Ce fut la débandade totale. On ne pourra jamais réaliser des résultats avec toute cette désorganisation.
L’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports (ndlr, Khaldi) qui parlait de 350 athlètes qui avaient reçu des bourses pour leur préparation à l’étranger. Je me demande de quelles bourses il s’agit, alors que des athlètes qui avaient pris part aux derniers JO, à l’image du judoka Nourine et d’autres encore, avaient affirmé qu’ils n’ont jamais reçu de bourse pour se préparer à l’étranger!
Pis encore, Triki en athlétisme a décidé de se retirer la veille des JO, mais s'est rétracté à la dernière minute. Il était déçu de ne pas pouvoir se préparer convenablement à cet événement planétaire, pour dire que nos athlètes étaient livrés à eux-mêmes”, révèle-t-il, et de conclure: “Ces JO ont mis à nu la politique du sport en Algérie. Vous savez, dans le haut niveau, on ne peut pas mentir aux gens, les résultats sont un test révélateur pour chaque athlète dans n’importe quelle discipline. Le haut niveau, c’est 550 séances de sport par an. Or nos athlètes arrivent difficilement à en faire 300, voilà toute la différence avec les autres sportifs des autres nations.”
Photo: L’ex-entraîneur du décathlonien Larbi Bouarda, Mahour Ahmed Bacha,
Sofiane Mehenni
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Posté Le : 12/08/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Sofiane Mehenni
Source : liberte-algerie.com du mardi 10 août 2021