Algérie

Algérie - Ils touchent des salaires exorbitants: Footballeurs milliardaires !



Algérie - Ils touchent des salaires exorbitants: Footballeurs milliardaires !




Le football professionnel en Algérie tourne à la farce. L’échec de l’expérience entamée en 2010 est patent. Les clubs (amateurs) sportifs érigés en sociétés sportives pas actions (SSPA), régies par le code de commerce, ont lamentablement échoué. Pire. Les SSPA ont arrimé le navire au port de la faillite… mais continuent de survivre avec la complicité des pouvoirs publics et des «généreux donateurs» pas regardants du tout sur l’ampleur de la faillite.

Forts de ce laxisme qui ne peut s’expliquer que par la collusion d’intérêts des différentes parties qui, vaille que vaille, maintiennent en vie des sociétés qui s’illustrent et excellent dans la production du déficit à longueur d’exercices, les chiffres des salaires distribués aux joueurs donnent froid dans le dos.

Le chapitre salaires des joueurs absorbent, à lui seul, plus de 95% du budget des pensionnaires des Ligues 1 et 2.

Sur les plans juridique et règlementaire, l’écrasante majorité des SSPA aurait dû être déclarée en faillite au terme des deux premières années d’exercice. Elles ont absorbé, à la fin de la première année, une grosse partie de leur capital social. Mais à la faveur du laisser-aller des instances du football et plus particulièrement la Ligue du football professionnel (LFP), ces formations «professionnelles» sont toujours là … et réclament davantages d’argent pour une machine qui tourne à vide et qui ne crache que du déficit.

La situation catastrophique dans laquelle se débattent les clubs professionnels interpelle les consciences. Faut-il continuer à fermer les yeux sur une faillite qui coûte cher au Trésor public et sans espoir de retournement sur cet investissement improductif et onéreux?

En Algérie, le football professionnel est peut-être le seul secteur d’activité que la crise économique ne touche pas. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter les salaires chiffrés des joueurs. Pendant que des entreprises peinent pour survivre, que des salariés souffrent pour joindre les deux bouts, que des pans entiers du secteur productif se serrent la ceinture pour maintenir les emplois, des dirigeants de football, qui se gardent de mettre la main à la poche, exigent et obtiennent que l’Etat délie pour eux les cordons de la bourse.

Pour quelle finalité ?

La réponse à cette interrogation est sous la forme de cette question: «Sans l’apport massif des footballeurs professionnels formés en France, l’Algérie aurait-elle décroché la qualification à la Coupe du monde 2014?»

Il est temps de mettre un terme à cette farce qui consiste à maintenir en vie une activité ruineuse financièrement et improductive techniquement. Le football professionnel est, par essence, une activité qui génère des bénéfices. Elle ne peut, en aucun cas, vivre aux crochets du Trésor public.

Il y a quelques jours, la commission européenne a épinglé le FC Barcelone et le Real Madrid, parce qu’elle les soupçonne d’avoir bénéficié d’aides et de subventions de la part des autorités ibériques. Des actes incompatibles avec la nature et l’activité des deux grands clubs espagnols.

En Algérie, l’Etat à travers ses différents secteurs continue de porter à bout de bras une entreprise sans avenir. Pendant que le football professionnel est arrosé comme jamais auparavant, cadres et élites fuient le pays à la recherche d’une vie meilleure sous d’autres cieux, des hôpitaux se transforment en mouroir faute d’entretien et de moyens financiers, des malades manquent de médicaments, des établissements scolaires souffrent de l’absence de cantines pour les jeunes élèves du primaire et du moyen … Des clubs de football amateur continuent de vivre dans le dénuement total, alors que juste au-dessus, des «professionnels» insultent leur misérable quotidien.

Yazid Ouahib



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