Plusieurs dizaines de forestiers de la wilaya de Béjaïa ont organisé, hier, une journée de protestation ponctuée par un rassemblement dans l’enceinte du siège de la conservation forestière, à l’appel de la coordination syndicale des forêts de la même wilaya, affiliée à l’UGTA.
Leur principale revendication est le renforcement des mesures de protection des agents forestiers contre les agressions récurrentes auxquelles ils font face pendant l’exercice de leur fonction. Preuve en est, pas moins de 11 gardes forestiers de la wilaya de Béjaïa ont été blessés cet été, dont 6 cas jugés graves, en témoigne la déclaration de la coordination UGTA du secteur des forêts, rendue publique hier.
“Nous sommes devenus la cible privilégiée de mafieux de tout acabit. Il y a la mafia du foncier, celle du charbon et celle du bois. Outre les menaces et les intimidations, nos forestiers font l’objet presque quotidiennement d’agressions verbales et même physiques”, dénonce le coordinateur syndical des forêts de la wilaya de Béjaïa (UGTA), Mourad Gana, que nous avons rencontré hier sur les lieux de la protestation.
Afin d’étayer ses propos, notre interlocuteur citera le cas de son collègue d’Adekar qui s’est fait agresser en août dernier par un pilleur de bois, pris en flagrant délit d’abattage illicite d’arbres.
“En l’absence d’un arsenal juridique approprié, l’auteur de cette agression physique a été condamné à une amende de 50.000 DA seulement, après un dépôt de plainte auprès du tribunal de Sidi Aïch”, déplore M. Gana qui plaide, par ailleurs, pour la révision de la loi 84-12 portant régime général des forêts jugée “obsolète”.
Et afin de permettre aux forestiers de mener à bien leur mission qui consiste à lutter contre les multiples atteintes que subit sans cesse le patrimoine forestier national, les responsables de la coordination syndicale UGTA, relevant du secteur des forêts, réclament davantage de moyens humains et matériels, mais aussi et surtout la mise en place d’un nouveau dispositif de loi devant assurer la protection et la sécurité des agents forestiers.
À ce titre, ils estiment que “le réarmement des gardes forestiers est une nécessité absolue”, si on veut réellement renforcer la protection du patrimoine forestier qui subit des agressions récurrentes, qui se manifestent par la coupe illicite du bois utilisé généralement dans la construction (pieds droits) ou pour le chauffage des foyers en hiver, les opérations de défrichage anarchique et les incendies volontaires commis par la mafia du foncier et celle du charbon, le braconnage…
À noter enfin que la Conservation des forêts de Béjaïa compte près de 200 fonctionnaires répartis sur ses six circonscriptions territoriales, en sus du personnel exerçant au niveau de son siège de wilaya.
KAMAL OUHNIA
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Posté Le : 11/09/2020
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : KAMAL OUHNIA
Source : liberte-algerie.com du jeudi 10 septembre 2020