Algérie - ILS ESTIMENT QUE LE MOUVEMENT DE CONTESTATION DOIT ÊTRE ACCOMPAGNÉ: Tazaghart et Ferroukhi démissionnent de l’APN

La mobilisation citoyenne contre le 5e mandat et le système politique dans son ensemble commence à avoir des répercussions. Après les militants des partis au pouvoir qui jettent l’éponge l’un après l’autre, ce sont, maintenant, les députés qui s’y mettent. Avant-hier soir, c’est le député Khaled Tazaghart qui a annoncé sa démission de son poste de député.

Le député de Béjaïa, sans appartenance politique, a estimé dans son message que son “camp est dans la société, dans son avenir et son devenir”. Un message sibyllin qui résume sa pleine adhésion à la mobilisation citoyenne.

Pour rappel, Khaled Tazaghart militait au sein du FFS, avant de rejoindre El-Moustakbel pour, ensuite, le quitter. Moins de 24 heures après l’annonce de cette démission, c’est un autre élu qui a décidé de lui emboîter le pas. Il s’agit du député d’Alger, Sid-Ahmed Ferroukhi, ancien ministre de l’Agriculture.

Dans sa lettre de démission, M. Ferroukhi a précisé: “Notre devoir est d’entendre, d’écouter et de nous imprégner d’une grande sagesse pour accompagner ce mouvement social important pour l’avenir de notre pays”, ajoutant qu’il a toujours “pensé que l’exemple et l’exemplarité sont des vertus indispensables pour construire de nouveaux possibles en phase avec l’aspiration de nos concitoyens.”

L’ancien ministre de l’Agriculture a souligné qu’“en quelques jours, la volonté de changement a fait place à la résignation, à l’espérance d’une Algérie nouvelle au désespoir, à l’expression sociale au silence assourdissant”.

Il a souligné: “J’ai présenté ma démission de l’APN et mis fin à mon appartenance au parti FLN”, révélant qu’il ne l’a rejoint “que lors des législatives de 2017”, avec “l’espoir de contribuer à un renouveau au cœur du monde politique”.

Les actions de ces deux députés ont été hautement saluées sur les réseaux sociaux par les internautes qui ont qualifié ce geste “de hautement symbolique et politique”.

D’autres démissions au sein des institutions de l’État sont à attendre dans les jours à venir, surtout avec le renforcement de la mobilisation citoyenne contre le système politique.

Mohamed Mouloudj