Algérie

Algérie - Hommage aux résistants «Algériens, Algériennes non musulmans morts pour la Patrie»





Titre du documentaire regroupant des témoignages de résistants algériens et algériennes non musulmans durant la guerre d’Algérie, réalisé par Kamel Boualem.

Ce dernier a commencé sa carrière comme chef monteur à l'ENTV, il a réalisé de nombreux films documentaires, comme la Colombe, Jijel, Pierre Claverie.

Dans son dernier documentaire, Kamel Boualem rend hommage aux résistants et résistantes «non musulmans» comme le couple Guerroudj, qui explique devant la caméra leur fierté d’avoir participé à leur manière à la résistance des Algériens contre l’armée coloniale.

On y perçoit également les moudjahidates Yvette Loup et Louisette Ighilahriz, la scène se déroule dans le domicile d’Yvette où cette dernière dit qu’elle est une Algérienne à part entière, Louisa lui répond «mais tu es une Européenne qui a résisté, tu as vu ton nom, tu t’appelles Yvette et pas Fatma-Zohra», Yvette lui rétorque «Et alors? Bien sûr, je m’appelle Fatma-Zohra c’est mon deuxième prénom». Toutes deux rient de bon cœur.

Vient ensuite le témoignage de la sœur de Henri Maillot, le réalisateur s’est rendu dans l’ancienne maison d’Henri, où Yvette Maillot montre à la caméra l’emplacement de l’ancienne chambre de son frère, «Aujourd’hui, j’y mets des fleurs, pour lui, pour lui rendre hommage et ne pas oublier», explique-t-elle.

Le documentaire s’attarde sur la vie militante d’Henri Maillot. Né à Alger en 1928 dans une famille pied-noir, il fut un militant du Parti communiste algérien (PCA). Ensuite, secrétaire général de l'Union de la Jeunesse démocratique algérienne, il représenta l'Algérie dans des congrès de la jeunesse à Prague et à Varsovie. Il fut aussi employé par le quotidien Alger Républicain.

La répression qui frappe les musulmans après le massacre du Constantinois d’août 1955 marque profondément Henri Maillot, qui va alors confirmer ses choix politiques et se joindre aux Algériens engagés dans la lutte pour l'indépendance en détournant un camion de matériels d’arme de l’armée française.

Un extrait de sa lettre adressée aux rédactions des journaux français après sa désertion en 1956 du 57e bataillon de tirailleurs de Miliana, est lu, il écrit notamment: «Au moment où le peuple algérien s'est levé pour libérer son sol national du joug colonialiste, ma place est aux côtés de ceux qui ont engagé le combat libérateur.»

La sœur de Henri raconte comment la police, l'armée et la gendarmerie françaises ont perquisitionné et saisi leur maison durant deux ans.

Le 22 mai 1956, Henri Maillot est condamné à mort par contumace pour trahison par le tribunal militaire d'Alger. Le 5 juin 1956, le groupe de huit maquisards du «maquis rouge» que commande Henri Maillot est surpris par les troupes françaises près de Lamartine (aujourd'hui El Karimia) dans la région d'Oléansville (aujourd'hui Chlef).

Trois membres du groupe sont tués au combat: Belkacem, Hammi et un Européen, Maurice Laban, membre du Parti communiste algérien, ancien combattant de la guerre d'Espagne et ancien résistant.

Henri Maillot, quant à lui, est pris vivant puis confié aux gendarmes mobiles. Après deux heures de tortures, on lui dit de filer. Il part à reculons en criant «Vive le Parti communiste algérien!» et s'écroule sous une rafale.

L’État algérien a inauguré à Alger en 2002 une stèle à la mémoire des Français qui avaient soutenu le combat du peuple algérien pour sa libération.

La projection de ce documentaire a été organisée par le collectif «Manensaouche» qui précise que son objectif est de rendre hommage aux résistants d’hier pour la libération «mais aussi aux résistants d’aujourd’hui pour la démocratie».

S. G.


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