Algérie

Algérie - HOCINE NECIB DÉFEND SON SECTEUR: «L’eau du robinet est saine à 100%, je suis responsable de ce que j’affirme»



Algérie - HOCINE NECIB DÉFEND SON SECTEUR: «L’eau du robinet est saine à 100%, je suis responsable de ce que j’affirme»


A aucun moment, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, en visite de travail à Oran ce jeudi, n’a prononcé le terme «choléra», préférant répéter à maintes reprises que l’eau du robinet est saine et à consommer sans crainte, se prêtant même au rôle de celui qui ose boire devant les caméras et les flashs des photographes de l’eau issue du robinet. Pour le ministre «l’eau est l’un des aliments vitaux qui requiert la plus grande précaution et est soumise à des contrôles plus que rigoureux. Il n’y a rien à craindre, l’eau du robinet n’a absolument aucun lien avec une quelconque épidémie et je suis responsable de ce que j’affirme».

Amel Bentolba - Oran (Le Soir)

Durant toute la matinée, des heures sous un soleil de plomb, le ministre s’est rendu au niveau de différents sites relevant de son secteur pour montrer en image que la situation du côté de son ministère est maîtrisée, et «laver» de tout soupçon en ce qui concerne l’épidémie du choléra. Mettant en avant les moyens et mesures de contrôle dont est soumise l’eau, ceci en visitant le laboratoire d’analyse de la Seor et suivant avec intérêt les explications des experts.

Le ministre explique que l’eau du robinet peut provenir d’un barrage, ou bien des ressources souterraines et des eaux dessalées, parfois, elle provient de sources, dit-il. Un sujet qui est, d’ailleurs, à l’origine de suspicion qui serait à l’origine du choléra. Ainsi, le ministre a tenu à préciser à ce sujet sans pour autant faire le lien avec le choléra «les sources qu’on utilise nous, à travers nos établissements, ce sont des sources qui ont un potentiel important et sont raccordées au réseau, et sont soumises régulièrement au contrôle et aux mêmes règles de contrôle que toutes les autres eaux de provenance des barrages ou bien des eaux dessalées». Dans certains cas, précise-t-il, ces sources sont dirigées par des entreprises étatiques ou privées et la majorité sont contrôlées par les bureaux de contrôle des APC.

Encourager la réutilisation des eaux usées épurées dans l’agriculture

En évoquant l’économie de l’eau qui constitue l’une des préoccupations centrales de son ministère, Hocine Necib a précisé que parmi les mesures permettant cela en matière de mobilisation, beaucoup a été fait à travers la lutte contre les fuites et le piquage illicite pour pouvoir réduire les pertes d’une part, et le renforcement des technologies qui permettent d’optimiser les rendements technique et économique des infrastructures. Toutefois, ajoute-t-il, il existe une dernière étape de la dimension du développement durable qui consiste à encourager la réutilisation des eaux usées épurées dans l’agriculture.

«Ça, ce n’est pas du développement durable et de l’économie de l’eau? Oui. Ces eaux non conventionnelles qu’on utilise, on les économise des eaux des barrages et des eaux dessalées. Nous agissons toujours dans la stratégie de l’économie de l’eau, et le développement des eaux épurées est une action d’envergure d’économie de l’eau.»

Il fera savoir que dans ce contexte «nous produisons actuellement près de 400 millions de mètres cubes/an, un travail qui se fait avec les collègues de l’agriculture pour pouvoir valoriser totalement ces eaux».

Vers la création d’un groupement industriel algérien dans le dessalement

Le ministre rappelle que l’Algérie est devenue un pays où le dessalement a une forte présence dans l’offre nationale en eau potable. Pour le moment, il contribue à 17% et avec les projets en cours, ajoute Hocine Necib, «on va dépasser les 25% en matière d’offre nationale en eau potable et comme vous le savez, nous avons quatre grands projets que nous allons lancer à El Tarf, à l’ouest d’Alger, à Skikda et à Béjaïa. Aujourd’hui, au sein du gouvernement et nous l’avons évoqué avec le premier ministre, nous avons senti le besoin de nous impliquer davantage dans l’industrie du dessalement. Il y a, à cet effet, une idée conjointe avec Sonatrach pour créer un groupement industriel qui va travailler sur les techniques de dessalement de l’eau de mer. Le chantier est ouvert».

«Carton jaune pour la station d’El Magtaâ !»

En visite à la station de dessalement d’El Magtaâ, située à l’est d’Oran, et qui est entrée en fonction depuis juillet 2016, le ministre n’a pas caché sa déception et sa désapprobation quant au taux de production qui est à son plus bas niveau avec 110.000 mètres cubes/jour, exploitant une seule ligne alors que contractuellement, il est question de produire 490.000 mètres cubes/jour. Sans oublier l’arrêt technique dont a fait l’objet la station en plein été depuis juillet.

Un timing qui n’a pas du tout plu au ministre qui l’a fait savoir au directeur général de la station à l’issue de sa présentation. Allant jusqu’à lui signifier «je vous mets un carton jaune et vous devez nous rassurer et revenir au niveau de production sur lequel on s’était mis d’accord».

Pour les gestionnaires de la station, les explications données évoquent des pannes techniques et des défaillances des pièces qui les ont amenés à exiger du constructeur (l’usine étant toujours en phase de garantie) afin de réaliser des réparations mais surtout de renforcer l’usine par des équipements plus performants. Promettant d’atteindre le seuil de la production prévue d’ici 2019. Et le ministre d’insister «vous avez un rattrapage à faire dans les meilleurs délais au niveau de cette usine sur laquelle repose beaucoup d’espoir».


A. B.


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