« L'Algérie n'est pas à l'abri des fluctuations des cours mondiaux, d'où l'explosion de sa facture alimentaire en dépit des mesures décidées par l'Etat pour réduire les importations».
C'est ce qu'a affirmé, hier, le directeur général de la Régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, M. Abdelaziz Aït Abderrahmane, qui était l'invité de la radio Chaîne 1.
Interpellé sur les hausses des prix des produits alimentaires sur le marché local, ce responsable du ministère du Commerce dira qu'en dehors des produits subventionnés, les prix «se forment au niveau du marché en fonction de l'offre et de la demande». La hausse des importations est le fait de «bouleversements au niveau international» imputables, entre autres, à des «conditions climatiques défavorables», explique-t-il.
En outre, des changements dans les modèles de consommation ont été observés dans des pays comme la Chine et l'Inde, d'où l'augmentation de la demande sur certains produits et, par ricochet, celle des prix, comme ceux enregistrés pour le blé, le maïs et la poudre de lait qui ont connu une hausse de 22% et 49% ou encore le café (24%). «Les fluctuations sur les marchés internationaux influent sur les prix qui augmentent systématiquement sur le marché local», souligne l'invité de la radio. Sur les marchés internationaux, le sucre a enregistré une augmentation de 60% durant ce premier semestre de 2011 par rapport à la même période de 2010. Le prix de l'huile végétale enregistre une hausse de 52 % en comparaison avec le premier semestre 2010.
Le chef de l'Etat veut élargir la liste des produits alimentaires subventionnés. La liste sera élargie notamment aux légumes secs. «Depuis janvier, nous avons consacré 5 milliards de dinars pour subventionner le sucre et l'huile. Cela coûte cher», révèle M. Aït Abderrahmane. Le soutien des produits de première nécessite coûte à l'Etat 300 milliards de dinars chaque année. La défiscalisation de l'importation des matières premières pour les huiles végétales va coûter à l'Etat 27 milliards de dinars. Selon M. Aït Abderrahmane, les produits subventionnés par l'Etat sont largement disponibles en stocks et leurs quantités suffiront pour couvrir les besoins du marché national. L'invité de la radio affirme que l'OAIC a reconstitué ses stocks en céréales et que les quantités actuellement en réserve suffiraient à couvrir les 4 mois à venir. Aussi, l'Office procède à des renouvellements continuels de ses stocks pour prévoir d'éventuelles perturbations sur le marché local, affirme-t-il. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) se positionne comme acteur principal sur le marché national et assure au nom de l'Etat la mission de régulation pour que les prix soient accessibles aux ménages à revenus modestes. D'autre part, M. Aït Abderrahmane indique que le Comité interprofessionnel des fruits et légumes, installé depuis une année, sera opérationnel dans quelques mois et devra contribuer à réguler les prix.
Au plan de l'organisation du marché, ce responsable évoque le programme de réhabilitation de 32 marchés pour une enveloppe globale de 5,9 milliards de dinars, dont 3,7 pour les espaces consacrés au commerce de gros et 2,2 pour les marchés de détail. «Neuf marchés de gros ont vu les travaux de réhabilitation achevés, le reste étant en cours», indique M. Aït Abderrahmane, qui révèle l'existence d'un projet de décret exécutif qui sera signé vers le début de l'année 2012. Le texte visera à réguler et organiser des marchés de gros des fruits et légumes et alimentaires. L'invité de la radio affirme qu'une entreprise publique (Magro) a été créée pour gérer les marchés de gros des fruits et légumes. L'Etat financera la réalisation des marchés de gros à dimension nationale et régionale. «Les collectivités municipales doivent contribuer à ces opérations», indique-t-il. Des mesures seront prises permettant aux communes de contracter des financements bancaires à des taux bonifiés pour réaliser des centres commerciaux.
M. Aït Abderrahmane affirme, par ailleurs, qu'un programme de recrutement a été lancé par la tutelle pour consolider les effectifs des contrôleurs, qui devront passer à 7.000 d'ici 2014, et assurer ainsi «une meilleure couverture du marché». Et d'indiquer que 1.000 universitaires ont été recrutés en 2010, alors que l'année 2011 verra le recrutement de 2.500 autres fonctionnaires. Le ratio actuel en matière de couverture du marché est très faible, sachant qu'une brigade est affectée pour 800 à 900 commerçants.
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Posté Le : 13/10/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Salim L.
Source : Le Quotidien d'Oran du jeudi 13 octobre 2011