Algérie - GEOGRAPHIE

Algérie (Ghazaouet/Tlemcen) - À quand un barrage de protection de la population et du port maritime ?



Algérie (Ghazaouet/Tlemcen) -  À quand un barrage de protection de la population et du port maritime ?


Le changement climatique, qui se traduit localement par une hausse des pluies violentes accentue le risque d’inondation. Les collectivités ont la possibilité d'agir afin de prévenir ce risque ou d’en réduire les conséquences et les dégâts pouvant toucher les personnes et les biens lors de conditions météorologiques défavorables, qui peuvent survenir à tout moment.

La ville côtière de Ghazaouet n’échappe pas à cette probabilité du fait de sa position. Elle est située en contrebas des bassins versants qui reçoivent les eaux circulant vers un même cours d’eau du grand oued Ghazouana, qui prend sa source sur les hauteurs en amont des localités de Nedroma, Khoriba, Bab Khroufa, Dar Bentata, etc.

Il s’écoule ensuite dans le fond de la vallée pour traverser dans son chemin le centre urbain de la ville de Ghazaouet, avant de rejoindre la mer en aval, du côté de l’usine d’électrolyse Alzinc. Tout le monde se souvient des fortes inondations survenues en octobre 2008 où la ville de Ghazaouet a frôlé la catastrophe en raison des crues torrentielles, qui ont causé de gros dégâts dans l’agglomération et provoqué des déversements de coulées de boue et de grands endommagements aux artères de la ville et aux quartiers limitrophes.

Dans certains endroits proches de la rive de l’oued, des habitants ont été littéralement inondés. «L’oued Ghazouana, quand il est en crue, peut causer beaucoup de dégâts en quelques minutes ! A chaque averse torrentielle, l’oued déborde et on a l’eau qui rentre, qui nous bloque ! Nous avons envisagé toutes les astuces telles que des équipements de pompes ou l’installation de barrières anti-inondation, hélas, on ne peut rien face à la force de l’eau», explique un père de famille, qui habite au bord de cet oued. Contacté sur ce sujet, un ex-responsable des ressources en eau de Tlemcen nous a indiqué qu’une étude hydrologique a été effectuée suite aux inondations de 2008, pour la réalisation d’un barrage de rétention des crues (appelé barrage des trembles), d’une capacité de 5 millions m3, pour la protection de la population de la ville et du port maritime contre les inondations. Une deuxième étude a été aussi lancée en 2015 par la société Hydro Projet de l’Ouest de ce même ouvrage hydraulique d’une capacité de 15 millions m3, en se basant sur les débits retenus au niveau de cette étude hydrologique. Il s’agit, selon cet ingénieur de l’hydraulique, diplômé de Russie, de retenir un certain volume d’eau en faisant obstacle à l’écoulement naturel de l’eau de l’oued Ghazouana.

Cette infrastructure est indispensable pour permettre aux populations de vivre paisiblement et d’échapper à l’exode rural. Une fois le bassin rempli d’eau, le barrage peut servir directement à l’irrigation des terres grâce à des dispositifs de vidange partielle d’eau.

«Il est urgent d’agir car les inondations provoquent des dégâts humains et matériels considérables, tels que les pertes de vies humaines, les déplacements de populations, l’impact sur la santé physique et psychique, la dégradation des biens et des réseaux électriques et de télécommunications, la perturbation des services publics, comme les transports, la collecte et la gestion des déchets, les hôpitaux et sur le développement durable.

Il est nécessaire d’anticiper et de prévenir ces risques», affirme cet ingénieur. Ainsi, la population de Ghazaouet attend avec impatience la concrétisation de cette infrastructure hydraulique qui aura sans doute un impact favorable sur le développement durable de toute la région.


Khaled Boumediene


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