Algérie

Algérie-France : prochain protocole d'accord dans le domaine de la lutte anti-cancer



Algérie-France : prochain protocole d'accord dans le domaine de la lutte anti-cancer
PARIS - Un protocole d'accord algéro-français dans le domaine de la lutte contre le cancer verra "bientôt" le jour à la faveur de rencontres entre d'experts des deux pays dont la prochaine est prévue en mars à Oran (Ouest d'Alger), a indiqué jeudi à Paris le ministre de la santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes.
"Une rencontre entre des représentants de l'Institut français du cancer, du ministère de la santé et des professionnels du cancer en Algérie est prévue à Oran pour aboutir à un protocole global d'échange d'expériences, notamment dans le cadre de la formation", a annoncé le ministre à l'APS, en marge d'une visite de travail de trois jours dans la capitale française.
M. Ould Abbes venait d'exposer devant des professionnels français de la santé, le plan national de lutte contre le cancer, lancé il y a presque deux ans, et de suivre une présentation du plan français en la matière, faite par la présidente de l'Institut national du cancer (INCa), Pr. Agnès Buzyn.
Le ministre a rappelé que, dans le cadre de ce plan, l'Algérie s'est fixée, entre autres objectifs, de réaliser quinze Centres anti-cancer (CAC), dont la moitié est déjà opérationnelle, et d'un Institut national du cancer de dimension africaine, en cours de réalisation à Oran.
"Pour matérialiser de tels objectifs, le besoin en encadrement spécialisé est fortement ressenti, toutes spécialités confondues (radiothérapeutes, oncologues, médecins physiciens, dosimétristes)", a-t-il indiqué, relevant qu'à travers les discussions qu'il a eues dans la matinée avec notamment le directeur adjoint de l'Institut de cancérologie Gustave Roussy (IGR) à Villejuif (Val de Marne), Charles Guepratte, il a noté une "volonté et une disponibilité (des) partenaires français de contribuer à la formation ici en France et, clés en main, en Algérie".
Pour le ministre de la santé, tout cela concourt à une convergence de vues pour, d'abord, tenir une première rencontre en mars prochain en Algérie des experts des deux pays dans la lutte contre le cancer, et finaliser un protocole d'accord dans ce domaine.
"L'entendement est très envisageable d'autant plus que l'INCa fonctionne selon une feuille de route tracée par la présidence de la République et qu'en Algérie le président Bouteflika a donné des instructions et tracé une feuille de route pour la lutte contre le cancer", a-t-il expliqué.
La présidente du conseil d'administration de l'INCa, Pr Buzyn, s'est, pour sa part, déclarée "très touchée par la similitude des deux plans nationaux (algérien et français) de lutte contre le cancer". "C'est la même philosophie, les mêmes questions, ce sont les mêmes objectifs", a-t-elle relevé, jugeant "très intéressant" d'échanger avec des représentants de l'Algérie sur le suivi d'un plan de lutte contre le cancer et sur l'atteinte de ses objectifs.
Interrogée sur la mise en pratique d'un protocole d'accord commun de lutte contre le cancer, la première responsable de l'INCa a estimé que cet entendement comprendrait "deux versants : un premier concernera les soins, qui sera mis en place avec l'IGR, et un second versant plan de santé publique avec l'INCa où nous pourrions échanger et faire venir éventuellement les pilotes du plan au ministère de la santé pour aider à construire les bons indicateurs pour l'Algérie".
"Il s'agit d'être sûr que les mesures demandées par le Plan atteignent leurs objectifs. Donc, c'est un partenariat entre deux administrations sur un pilotage d'un plan de santé publique", a-t-elle soutenu.
Plus de 43 000 nouveaux cas de cancéreux sont recensés annuellement en Algérie, dont plus de 19 000 chez les hommes et plus de 22 000 chez les femmes. Pour lutter contre le cancer, une enveloppe de 21 milliards de dinars a été réservée cette année.
En France, ce sont 365.000 nouveaux cas de cancer recensés en 2011, le cancer étant la première cause de mortalité dans l'Hexagone avec le tabagisme comme première cause de décès. Créé en 2004, l'INCa est doté d'un budget de 160 millions d'euros par an dont 60 millions réservés à la recherche.
M. Ould Abbes est en visite de travail de trois jours en France, à l'invitation de la secrétaire d'Etat chargée de la santé, Nora Berra, avec qui il aura des entretiens dans la soirée. Il doit s'entretenir auparavant avec le ministre du travail, de l'emploi et de la santé, Xavier Bertrand.
Vendredi, il visitera l'Académie nationale de Médecine à Paris avant de rencontrer samedi des médecins algériens établis en France.


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